C’était écrit. Après avoir tant aimé les Jeux Olympiques tout l’été, la France se trouve fort dépourvue la rentrée venue. Flamme olympique et feux de bengale aujourd’hui éteints, les défis sont désormais tout autant hic que nunc. Rien ne sert, ici et maintenant, d’en rappeler la liste plus proche d’un décompte de dépenses de rentrée des classes que de l’énumération de bonnes intentions dans les brumes d’un réveillon.
La fête est finie. Il y a un chef du gouvernement. Pour l’heure, surtout un chef ; en attendant un gouvernement. Un hic persiste (pas le « hic ! » d’Eric de la fadandole qui – je précise –, se pique tant la ruche aux fêtes bayonnaises qu’à la fin il pique du nez dans la rigole), mais celui de Pic de la Mirandole qui sait ce que c’est que de chercher la concorde sans y parvenir.
Les jeux commencent aujourd’hui
Les jeux sont ouverts. A n’en pas douter, le florentin lui-même, féru de pensée pure et pour qui aucune cabale n’eut plus de secret tant il connut l’instabilité politique de son siècle, serait pourtant fort désappointé s’il venait aujourd’hui commenter la situation politique française. Imaginez, dès lors, mon propre désarroi si je m’y risquais…
L’absence de majorité parle d’elle-même : de bavardages en messes basses, seuls les muets se taisent ; pas de visibilité, seuls les manchots n’y vont pas à tâtons ; pas d’écoute, seuls les sourds tendent l’oreille… Quels que soient les jeux du jour, la France est un perpétuel spectacle. En termes de réputation, Brassens en aurait fait une chanson…
Changer les choses
Juste un exemple avec cette idée de détricoter encore un peu plus la Constitution de 58 – qui a déjà connu vingt-cinq modifications en soixante-six ans –, soupçonnée, voire accusée, par son scrutin majoritaire de provoquer les maux dont souffre aujourd’hui la représentation nationale… La marotte n’est pas si neuve et aboutira bien un jour, exonérant les uns et les autres de leur propre responsabilité dans la situation actuelle. Les rénovateurs à la petite semaine se bousculeront alors sur le podium de la réforme ; en attendant – au hasard et par exemple – d’enfin redresser les comptes de la Nation.
Quand le rappeur Orelsan (plus de 2 millions d’abonnés sur You Tube) chante La Fête est finie, il s’interroge : « On était censés changer des choses / Depuis quand les choses nous ont changé ? / On était censés rien faire comme les autres / Est-ce que tout le monde mentait ? » Tout le monde ? Allez savoir…