Le quotidien New York Times paraît pour la première fois au beau milieu du XIXème siècle. Ce journal qui connaîtra rapidement un écho international est un peu devenu la voix de l’Amérique progressiste dans le monde.
Sa vision de la France, par exemple, fait de notre pays un peuple presque raciste avec sa laïcité et son hypersensibilité aux faits religieux.
Mais ce qui mérite ici d’être souligné, c’est la « devise » du journal : « all the news that’s fit to print ».
Traduction imparfaite : « toute l’information digne d’être publiée » ou, tous les mots comptent comme aurait pu dire le regretté Patrice Laffont : « Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées ».
Cette sentence est redoutablement vraie : il n’y a pas d’information objective sinon éventuellement des faits intangibles. Mais leur sélection même emporte des choix, des valeurs. Qu’est-ce qui est « digne » d’être publié ? Qu’est-ce qui « mérite » d’être publié ? Avec quel niveau de traitement, selon quelle hiérarchie de priorités ?
Le sens profond de cette devise est que, contrairement à ce qu’enseignent les écoles de journalisme et prétendent certains patrons de médias, il n’y a pas d’information objective. Mieux, en périodes de crises, de turbulences, de guerres, il n’y a que des médias d’opinion assis sur des intérêts spécifiques ! Et c’est tant mieux !
Michel Taube