La machine tuera-t-elle l’homme ?

C’est normalement en septembre que les 350 arbitres du tournoi de Roland-Garros reçoivent leur pré-convocation pour se préparer en vue de la prochaine édition du célèbre tournoi de tennis de Roland-Garros.

Mais cette année, cette convocation risque fort de ne jamais arriver…

La révolution était en marche dans le monde de la balle jaune. Déjà en avril 2023, l’ATP Tour, principal circuit international de tennis masculin, annonçait que les juges de ligne seraient remplacés par un dispositif électronique (l’Electronic Line Calling Live, ELC) à partir de 2025. « Cet appareil servira à améliorer les précisions de l’arbitrage et signalera les fautes en match, selon les dires de l’ATP.

Il n’y aura plus d’arbitre de ligne au tournoi de Roland-Garros dès la prochaine édition 2025.

Selon nos sources, ce sont les joueurs de tennis qui ont poussé pour convaincre les grands tournois, et notamment Amélie Mauresmo, la patronne de Roland Garros, de céder à leur illusion quasi scientifique du tout vidéo.

Peut-être que les plus sanguins des joueurs veulent s’épargner des colères contre les arbitres. En vérité, contre la machine et des vidéos quasi invisibles, ils ne pourront s’en prendre qu’à l’arbitre de chaise. En attendant le jour où celui-ci sera remplacé par un robot made in Japan.

L’illusion du tout vidéo est en train de déferler sur le tennis, alors que l’on sait pertinemment que l’avenir est à un alliage subtil entre la technologie et l’homme.

Non, la technologie ne peut pas totalement remplacer l’homme.

Les observateurs les plus attentifs le certifient : la vidéo est fiable à 99 % pour dire si un coup génial de Djokovic est hors ligne. Certes, pour l’œil humain, l’évaluation est plus difficile !

Mais quoi qu’il en soit, la Fédération Française de Tennis, richement dotée, pourrait très bien conserver les 350 joueurs arbitres qui contribuent au style, à l’héritage et à l’équilibre d’un écosystème subtil qui fait de Roland-Garros un évènement sportif mondial.

Un peu d’humanité, Mesdames, Messieurs les joueurs !

Michel Taube