Quand le savoir éclaire l’histoire…
Le 27 septembre 1822, à Paris, Jean-François Champollion présente ses découvertes sur les hiéroglyphes devant l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Deux semaines plus tôt, après des recherches épuisantes, il perce le mystère des hyéroglyphes, l’écriture sacrée des pharaons. C’est l’acte de naissance de l’égyptologie.
Ce prodige maîtrise précocement de nombreuses langues anciennes et se passionne rapidement pour la civilisation des pharaons, popularisée par l’expédition en Égypte de Bonaparte en 1798-1799.
En 1799, des soldats français découvrent à Rosette, dans le delta du Nil, une pierre noire gravée de trois textes : l’un en grec ancien, un autre en démotique (une écriture égyptienne tardive), et le troisième en hiéroglyphes. La pierre est envoyée par bateau en direction de la France, mais les Anglais l’interceptent et l’emmènent à Londres, au British Museum. Elle suscite l’intérêt des érudits, notamment du jeune Champollion et de Thomas Young. Young parvient à déchiffrer la version démotique et découvre que les cartouches en hiéroglyphes contiennent les noms de divers pharaons.
Champollion pousse plus loin ses recherches. Il remarque que le texte hiéroglyphique comprend trois fois plus de signes que le texte grec ne compte de mots. Il en déduit que les hiéroglyphes (environ 5 000 au total) ne sont pas seulement des idéogrammes mais peuvent également servir de signes phonétiques, à l’instar de nos lettres de l’alphabet.
C’est ainsi que le 14 septembre 1822, il décode les noms de Cléopâtre, Ramsès et Thoutmosis. Un exploit après plus d’un millénaire et demi de tâtonnements scientifiques.
GSH