À quand la véritable rupture avec le monde des Bisounours ?
Finalement Bruno Retailleau, contre toute attente, est peut-être le ministre qui a ciblé le plus près du cœur de nos problèmes, lors des nombreux discours de passation de pouvoirs. « De l’ordre, de l’ordre, de l’ordre » a-t-il clamé. J’aurais dit de l’Autorité à tous les étages et remettre la Mairie au milieu du village, mais le message est le même.
Quelques heures à peine après, les Français étaient choqués, exaspérés par le meurtre de cette jeune étudiante de Dauphine, Philippine, assassinée par une personne qui n’aurait pas dû sortir si tôt de prison et qui aurait dû ne plus être sur notre territoire. Choqués aussi par les propos lénifiants des élus de l’extrême gauche, de Sandrine Rousseau à Louis Boyard, pleurant la mort de cette jeune femme, mais pointant la responsabilité de notre société patriarcale.
Faut-il leur rappeler que cet assassin n’a pas été éduqué dans les Ecoles de la République ? Lénifiants aussi les propos du syndicat de la magistrature, affirmant que les magistrats avaient appliqué la loi et qu’ils n’endossaient aucune responsabilité dans cette tragédie, aucun dysfonctionnement n’étant relevé. La faute à pas de chance ! Peut-être auraient-ils pu élaborer des pistes de solution pour que de tels « non-dysfonctionnements » ne se reproduisent plus ? Peut-être auraient-ils pu proposer des modifications aux lois en vigueur ? Peut-être auraient-ils dû placer ce sujet au centre de leur fameux « mur des cons » ? Je n’évoque même pas l’évaluation des fonctionnaires en charge de ce dossier. Évaluation, un gros mot dans beaucoup trop d’Administrations. Les policiers, eux par contre, sont soumis à des enquêtes systématiques de l’IGPN après chaque usage de leur arme.
L’extrême droite n’est pas en reste. Yakafocon bien sûr. Bisounours à leur façon aussi. S’il n’y avait pas des personnes potentiellement capables de passer à l’acte, il n’y aurait pas de crime ! Monsieur de Lapalisse à l’assemblée… Ils ont tort de parler d’ailleurs. Au lieu de dire des énormités et prouver leur incohérence ou leur incompétence, il leur suffit de laisser les autres, tous les autres, s’exprimer.
Quand va-t-on ouvrir les yeux et sortir de ce monde de Bisounours dans lequel trop de politiques se complaisent ?
Et il n’y a pas que sur les fameux OQTF, dont la plupart au passage ne sont pas des délinquants et ne mettent en rien la sécurité de notre société en danger. Certains OQTF le sont par retard de l’Administration dans le traitement de leur dossier ou par la prise en main par Kafka de la fonction publique.
Il y a l’entrisme des Frères Musulmans, dans les quartiers, les écoles, les universités, les hôpitaux, les clubs de sport…
Allez en année de licence dans une université de la banlieue parisienne par exemple. Pourquoi les premiers rangs sont-ils souvent occupés par des femmes voilées et des barbus, surveillant les propos des professeurs sans réellement suivre les cours ? Où est le principe républicain de Laïcité dans ces universités ? Où est ne serait-ce que le principe de neutralité ? Le Haut Conseil à l’Intégration a depuis longtemps prôné la fermeté sur ce sujet, mais quel ministre ouvre les yeux et acte ? Le Sénat a éclairé nos gouvernants aussi, avec par exemple ce remarquable rapport des sénateurs Weil et Fialaire sur l’antisémitisme dans l’Enseignement Supérieur, mais quel ministre se saisit du sujet, avec efficacité ?
Monde de bisounours aussi en matière de déficit public ! Si nous ne modifions pas notre trajectoire budgétaire, le déficit atteindra 6,3% du PIB ! Dans le même moment l’Italie vise 2,8% !
Chacun sait qu’il nous faut drastiquement évaluer chaque dépense, chaque administration, chaque ministère. Nous savons que nous devons revoir en profondeur tout le fonctionnement de notre Etat, l’optimiser, le rendre plus performant et moins coûteux, à l’ère du numérique et de l’Intelligence Artificielle. Dépenser moins mais mieux. Tous les ministres le proclamaient haut et fort avant leur prise de fonction, et depuis… On ne parle plus que de hausses d’impôt… Précisons que, à part Xavier Bertrand, aucun parti ou leader politique n’avaient vraiment travaillé à comment réduire la dépense publique, au-delà du slogan. Un monde de bisounours…
Et il n’y a pas que les ministres et leurs hautes administrations qui restent cloîtrés dans ce monde de Bisounours ! Il suffit d’écouter les discours du Président Macron, sur le Liban encore ces derniers jours, pour être atterré de la cécité ambiante.
Le Hezbollah bombarde depuis le 8 octobre 2023 les populations civiles du nord d’Israël, contraint près de 100 000 Israéliens et plus de 100 000 Libanais à fuir leurs maisons. Israël riposte avec force et vigueur contre ce mouvement terroriste, et reconnu comme tel, prévient les populations civiles, leur facilite l’évacuation, cible les miliciens en s’efforçant d’éviter le plus possible les victimes collatérales, comme avec cet épisode des bipeurs et des talkies-walkies, des objets uniquement destinés aux combattants terroristes et à leurs chefs et à usage militaire.
Mais Macron préfère condamner Israël et le Hezbollah en mettant sur un pied d’égalité un pays qui se défend et son agresseur terroriste ! Il avait fait de même après le terrible pogrom du 7 octobre, où, l’émotion passée, il avait appelé à un cessez-le-feu, et non à l’éradication du mouvement terroriste qui attaque Israël et qui prend en otage le peuple gazaoui ! Aurait-il appelé à laisser les Nazis en place avant leur éradication totale en 1945 ? Rappelons qu’il avait refusé d’être à la tête de la Nation lors de la belle marche contre l’antisémitisme. Quelle faute indélébile…
Il aurait pu sortir du monde des bisounours en appelant, à la Tribune de l’ONU comme à la télévision libanaise, au désarmement total du Hezbollah, en le condamnant bien sûr, en condamnant ses commanditaires, la Mollahchie iranienne, en prenant des mesures pour bloquer l’approvisionnement en armes de cette milice barbare, en réveillant la Finul sur place, l’inutile Force d’Interposition des Nations Unies au Liban, pourtant dont le rôle était d’empêcher le Hezbollah de s’implanter et d’attaquer Israël depuis le sud du fleuve Litani. Il aurait pu appeler, depuis la tribune de l’ONU, à la libération des otages aux mains du Hamas, dont deux de nos concitoyens, appeler au démantèlement de l’UNRWA, cet organisme de l’ONU dont trop de membres ont participé à des actions terroristes ou au soutien à ces barbares, ou en tout cas demander une réforme profonde de cet organisme que nous cofinançons, avec nos impôts.
Il aurait pu réclamer l’interdiction des propos haineux, ouvertement antisémites, homophobes, sexistes dans les livres scolaires financés par l’ONU comme par l’Union Européenne et la France, à Gaza ou dans les Territoires contrôlés par l’Autorité Palestinienne. Il aurait pu condamner les propos honteux de Mahmoud Abbas qui, à cette même tribune des Nations Unies, appelait à sortir Israël, la victime des attaques des terroristes du Hamas et du Hezbollah, du concert des Nations, une façon d’appeler implicitement à sa destruction…
Il aurait pu ne pas serrer la main des dirigeants iraniens présents à New York, une main tachée du sang des jeunes iraniens comme Mahsa Amini ; il aurait pu exprimer face à eux un soutien total aux jeunes, en particulier aux jeunes femmes iraniennes de Femmes Vie Liberté, il aurait pu exiger l’arrêt total du programme nucléaire iranien, un programme qui menace directement tout le monde libre, un programme aux mains de fous qui veulent hâter la venue du Messie…
Il aurait pu évoquer le triste sort des Chrétiens d’Orient. La France ne peut les oublier, et pourtant ils quittent inexorablement l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Egypte… Les Chrétiens de Bethléem préfèrent aller vivre tranquillement en Israël plutôt que de rester sous la férule de l’Autorité Palestinienne, en dhimmis. En Israël au moins ils jouissent des mêmes droits que les autres citoyens et ne sont pas victimes de l’Apartheid en place dans les pays autour. Bientôt, les populations musulmanes de ces pays pourront réécrire leur histoire et nier la présence des Chrétiens pourtant depuis 2000 ans dans leurs pays. Mais qui en parle ?
M. le Premier Ministre, là encore la rupture s’impose ! Sortons de ce monde de Bisounours.
Il y a pire que celui qui ne veut pas voir, il y a celui qui ne voit pas ce qu’il voit !