On sait Emmanuel Macron peu enclin au véritable courage. Chacun le constate depuis 7 ans sur la scène internationale, fort contre les faibles et faible contre les forts. Surtout ni très vaillant ni très sage…
Mais le véritable scandale est sur l’état de nos Finances Publiques : notre déficit public dépasse les 6% et pourrait même franchir la barre des 7% ! La France est-elle devenue la Grèce de 2010, la risée des milieux économiques en 2024/2025 ?
Scandale car cela ne provient pas de dérapages récents ! Scandale car depuis le début de l’année 2024, et surtout depuis avril, la trajectoire est connue tant de l’Elysée que de Matignon et Bercy ! Scandale car rien n’a été fait depuis le début du printemps pour infléchir cette trajectoire ! Scandale parce que le chef de l’Etat n’a pas pour autant réduit son train de vie, des sommets à Versailles à ceux du 6 juin en passant par les JO alors qu’il sait fort bien que nous empruntons chaque euro de ses dépenses ! Pire, le budget de l’Elysée est inscrit en hausse de 20M€ !
Scandale quand nous dépensons 1,4 milliards d’euros pour assainir la Seine et s’y baigner une fois tous les dix ans quand, dans le « même temps », nous n’avons pas l’argent pour améliorer les accès handicapés de nos métros ou pour amener l’eau des régions régulièrement inondées comme le Nord de la France vers les régions qui en manquent cruellement comme les Pyrénées Orientales !
On peut même se demander si l’une des raisons profondes de la décision jupitérienne de dissolution, dissolution superflue et ratée en plus, n’a pas été l’état catastrophique des Finances Publiques : le Président a préféré faire procéder au « serrage de vis » par d’autres que lui. Mais alors pourquoi attendre tout l’été pour nommer un gouvernement dont l’équilibre politique s’imposait depuis juillet ? pourquoi perdre autant de temps, et autant d’argent public ? Un véritable SCANDALE.
Michel Barnier prend conscience depuis un mois de la catastrophe économique dans laquelle notre pays est plongé et il lui faut à présent le Courage, la Vaillance et la Sagesse qui ont tant manqué au Président comme aux équipes précédentes, d’Edouard Philippe à Gabriel Attal, avec pendant ces 7 ans le même ministre de l’Economie, qui lui aurait dû avoir le courage de démissionner en avril dernier lorsque le Président préférait ne rien faire.
Il faut à présent au Premier Ministre du courage pour deux, non pas pour augmenter les impôts mais pour réduire drastiquement nos dépenses.
Et déjà, Michel Barnier a eu le courage de ne proposer qu’un brouillon de budget, de dire que tout était perfectible à l’intérieur de cette Loi de Finance, du moment qu’on conservait l’objectif : dépenser moins et mieux et réduire notre déficit.
Chacun a conscience qu’augmenter les taux d’impôts sur les sociétés comme sur les revenus ne servira pas, car cela pèsera sur la croissance, déjà moribonde, et ne fera que diminuer les assiettes d’imposition.
Taxer les grandes entreprises sur leur activité en France relève aussi de la fausse bonne idée. Ces entreprises participent de notre effort collectif pour restaurer notre souveraineté industrielle. Elles créent de l’emploi, créent des richesses pour notre Nation. Est-il éthique d’alourdir leur impôt pour compenser la faute de nos dirigeants, incapable de diminuer la dépense publique ?
Est-il éthique d’alourdir l’impôt sur les revenus du médecin, de l’ingénieur, du chef d’entreprise, tous déjà fortement taxés, lorsqu’ils gagnent le salaire qu’ils méritent, parce que notre Président et ses ministres n’ont pas amélioré le fonctionnement et l’efficacité de l’Etat ?
Est-il éthique de rogner une fois de plus le pouvoir d’achat des retraités, parce que eux ne peuvent pas bloquer le pays par une grève ?
Désespérant ! Désespérant car il y a d’autres solutions structurelles que ces mesures « exceptionnelles », conjoncturelles !
Bien sûr, on pourrait commencer par exonérer enfin de CSG les revenus du travail et de remplacement (les retraites) sur les 500 premiers euros par exemple et d’augmenter la TVA de 3%. Cela remplirait bien mieux nos caisses, de plusieurs milliards, tout en redonnant du pouvoir d’achat à la France qui travaille et qui a travaillé ! Il faut que le travail paie, enfin, plus, en finir avec les trappes à bas salaires, il faut passer des mots aux actes, et sans créer de nouvelles usines à gaz ou céder aux dogmes ambiants ! et surtout sans augmenter le coût du travail et en transformant ces trappes à bas salaires, l’élément de langage du moment, en trappes à emploi ! Là encore il faudra amender, rectifier…
Il nous faut relancer, vraiment, le secteur de la construction et l’immobilier, et en finir avec l’absence de stratégie du Président pour ce secteur qui pèse directement et indirectement, faut-il le rappeler, près de 20% de notre économie !
On pourrait revoir de fond en comble ce qui relève de l’Aide Médicale d’Etat et ce qui n’en relève en rien. Que l’on prenne en charge les infections et maladies graves est une évidence, mais doit-on prendre en charge le recollement des oreilles, ou les appareils auditifs ? Là encore, ce sont plusieurs centaines de millions qui seraient économisés !
On pourrait surtout, administration par administration, évaluer et repenser l’efficacité de nos services publics. Ecoles, Universités, Hopîtaux, Collectivités locales, etc… Avec l’Ethique, et le bon sens, comme boussole ! Non pas en supprimant des enseignants mais du personnel administratif ! Nous avons besoin de plus d’enseignants devant moins d’élèves, tout en « dégrossissant le mammouth »…
Pourquoi a-t-on encore 36 000 communes quand partout autour de nous les collectivités locales travaillent bien mieux avec nettement moins ? L’Allemagne, pourtant avec plus d’habitants, a trois fois moins de communes que nous. Regroupons nos communes, gagnons en efficacité. Pourquoi le fonctionnement des Ecoles Privées coute-t-il moins cher que nos Ecoles Publiques ? Les Agences Régionales de Santé, les ARS, ont-elles une valeur ajoutée réelle, ne devrait-on pas réduire leur rôle et remettre ainsi des médecins devant les patients ? Comment améliorer les soins à domicile, désengorger les urgences ? Comment dépenser plus et mieux dans la recherche et l’innovation, et donc dans l’économie de demain ? Surtout comment créer plus et mieux de richesses dans notre pays ?
Mille et une questions qui nécessitent une remise à plat totale de nos services publics, de nos dépenses. Mille et une questions pour en finir avec l’auto-gestion de nos administrations qui tous les ans demandent des rallonges budgétaires et des budgets toujours en hausse sans apporter la moindre preuve de leur efficacité ! Quand une baignoire est percée, ce n’est pas en ajoutant toujours plus d’eau qu’on diminue la facture mais en colmatant ses trous !
Et pas besoin de faire appel à Mc Kinsey pour cela ! La Cour des comptes et nos Grands Corps d’Ingénieurs sont là pour cela ! Laissons-les faire le ménage !
Il faut surtout Courage, Vaillance et Sagesse.
Michel Barnier en a, lui, indéniablement.
A lui de le démontrer dès à présent devant la Nation !