Edito
17H38 - samedi 26 octobre 2024

Omar Harfouch, l’homme qu’ils n’arriveront pas à faire taire. L’édito de Michel Taube

 

Omar Harfouch, l’homme qu’ils n’arriveront pas à faire taire.

En ce jeudi matin un peu maussade sur Paris, Emmanuel Macron accueille 79 délégations du monde entier au Centre de conférences ministériel du ministère des Affaires étrangères français. Dans les locaux de l’ancienne Imprimerie nationale, à 10h précises, les lumières s’éteignent et le silence s’installe dans la grande salle de conférences noire de monde.

Un homme entre en scène, s’installe à son piano et la lumière fut… Omar Harfouch, pianiste libanais, amoureux de Paris, homme d’affaires international et militant des droits de l’homme dans le monde, interprète son œuvre majeure : « ⁠le Concerto pour la paix ».

Malheureusement cette scène, que nous aurions voulu vivre au nom d’une certaine idée de la France, n’a pas eu lieu en ouverture de la Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban qui s’est tenue à Paris le 24 septembre. Conférence qui n’aura en rien atteint les deux objectifs qu’elle aurait dû viser : en finir avec la prise d’otage du Liban par le Hezbollah et la corruption des élites politiques au pays du Cèdre.

Cette scène rêvée ne pouvait avoir lieu pour une raison bien française : en France, on aime bien démolir celles et ceux qui réussissent, qui brillent, qui rayonnent et qui, pire, aiment le faire savoir et en partager les fruits.

Depuis plusieurs semaines, Omar Harfouch, homme d’affaires, pianiste et militant contre la corruption, fait l’objet d’une campagne médiatique savamment orchestrée pour le discréditer. Loin de se contenter d’informer objectivement, des journaux tels que Le Monde, Mondafrique, Le Canard enchaîné, institution de la presse française, et plus récemment Le Point, pourtant un excellent hebdomadaire libéral, seraient-ils animés par une volonté délibérée de nuire, reprenant les mêmes insinuations et accusations infondées, parfois rédigés dans les mêmes termes d’un article à l’autre (comme si une seule plume était à la manœuvre), comme si un ordre de marche avait été donné.

Qui a intérêt à abattre Harfouch ? Question que nous étions déjà posées en février 2023.

Et pourquoi maintenant ?

Le déclencheur de cette offensive ? Le Concerto pour la paix donné par Omar Harfouch au Théâtre des Champs-Élysées à Paris le 18 septembre dernier, événement artistique qui a rassemblé des personnalités du monde entier et souligné l’engagement du pianiste pour la paix, notamment en Ukraine.

Son seul parti pris, comme il nous l’avait confié dans un entretien début septembre : la paix.

Omar Harfouch, l’homme qu’ils n’arriveront pas à faire taire. L’édito de Michel TaubeMais, au lieu de saluer cet engagement, les médias préfèrent s’attarder sur des questions futiles, insinuer des liens suspects ou mettre en doute la provenance de ses fonds. Pourquoi tant de haine contre un homme qui n’a jamais été inquiété par la justice, mais qui au contraire, a mis à mal les réseaux de corruption au Liban ?

Il faut dire qu’Omar Harfouch n’a jamais hésité à dénoncer publiquement les malversations au sein de la Banque centrale libanaise, accusant Riad Salamé, son ancien gouverneur, d’avoir ruiné le pays. Le courage d’Omar Harfouch a contribué à faire tomber Riad Salamé, aujourd’hui poursuivi pour détournement de fonds. Les attaques médiatiques contre Omar Harfouch surviennent alors que ses dénonciations commencent à porter leurs fruits. Coïncidence ? Certainement pas.

Derrière cette cabale, et selon nos informations, un nom revient sans cesse : Antoun Sehnaoui, banquier libanais aux connexions politiques et financières redoutables. Contrôlant le média Ici Beyrouth et actionnaire de Mondafrique, il semble utiliser ses relais médiatiques pour mener une guerre d’influence. Son objectif ? Protéger son complice et associé Riad Salamé, tout en éliminant un homme qui n’hésite pas à dénoncer la corruption.

Ancien photographe officiel du dictateur sanguinaire Bachar el-Assad, Abd Rabbo vend ses services à Antoun Sehnaoui, et ce sont ses photos d’Omar Harfouch, pourtant anodines, mais sorties de leur contexte qui sont utilisées dans ces articles accusatoires de la presse française et libanaise. Ces photos prouvent aussi sa participation au moins passive à la diffusion des attaques. On semble assister à une véritable mécanique médiatique où les rôles semblent bien répartis : Sehnaoui finance, Abd Rabbo alimente, et les médias tirent à vue.

Les similitudes entre les articles publiés sont troublantes, pour ne pas dire accablantes. Le Monde ouvre le bal, suivi de près par Mondafrique et Arrêt sur Images qui reprennent les mêmes accusations, souvent mot pour mot.

Le titre de l’article du Monde ? « L’étrange partition d’Omar Harfouch ».

Celui de Mondafrique ? « L’étrange médiatisation d’Omar Harfouch ».

Et « Le Point » de faire preuve d’originalité en titrant : « L’étrange Monsieur Harfouch ».

Coïncidences ? Difficile d’y croire. Ces articles obéiraient-ils à un même agenda : salir la réputation d’Omar Harfouch en l’associant à des figures controversées et en jetant un voile de suspicion sur ses actions ?

Le cas de Mondafrique est révélateur : selon nos informations, le site, qui se prétend indépendant, a retiré l’un de ses articles à la suite d’une plainte en diffamation. Pourtant, les autres médias, pourtant fort honorables, continuent de relayer les mêmes accusations. Ce retrait ressemble fortement à un aveu implicite de la faiblesse des accusations portées contre Omar Harfouch. Mais cela n’empêche pas les rédacteurs de poursuivre leur offensive, comme s’ils suivaient un plan déjà tracé.

Il est légitime de s’interroger sur l’origine de cette cabale. Les intérêts défendus par Antoun Sehnaoui ne se limitent pas au Liban, ils s’étendent jusqu’à la France, où ses connexions politiques et financières sont bien établies. N’oublions pas que le réseau d’Antoun Sehnaoui inclut des personnalités influentes comme Madame Julie Gayet, actrice et productrice, dont les liens avec le banquier soulèvent des questions.

Derrière la façade d’un journalisme indépendant se cacherait-il un système d’influence bien huilé, où l’information serait manipulée au profit d’intérêts privés ?

Malgré les attaques, Omar Harfouch ne cède sur rien et continue à se battre pour la transparence. Il rappelle à qui veut l’entendre ses liens familiaux et professionnels avec l’Ukraine, où il a mené de nombreuses actions humanitaires. Il rappelle ses engagements pour un Liban pluriel et pacifique, libéré de la gangrène islamiste fondamentalement étrangère au compromis interculturel qui a fondé le Liban moderne.

Rappeler ces « faits d’armes » serait la moindre des choses dans une enquête honnête.

Mais rien de tout cela n’intéresse des articles à charge dont l’objectif semble être de détourner l’attention de l’opinion sur les engagements sincères d’un homme pour le présenter comme un personnage trouble, alors qu’il est en réalité un défenseur de la justice.

Les similitudes entre les articles, les acteurs impliqués, et les méthodes employées relèvent d’une volonté probablement concertée de discréditer un homme dont le seul tort est de s’être opposé à la corruption au Liban.

Mais Omar Harfouch n’est pas homme à se laisser intimider. Il a montré qu’il était prêt à se battre pour ses convictions, et cette campagne médiatique, aussi virulente soit-elle, ne fera que renforcer sa détermination.

Ils veulent faire taire Harfouch ? Il en faudra plus pour intimider un homme qui a grandi au Liban et qui, sous les bombes, a appris le piano pour dompter la peur, un homme qui a dénoncé les puissants et qui continue, envers et contre tout, à porter haut, fort et loin les valeurs de transparence et de paix.

Cette détermination, ces valeurs font d’Omar Harfouch l’homme à abattre. Elles sont surtout sa meilleure armure et le moteur de sa vie.

Michel Taube

Directeur de la publication