Edito
07H26 - mercredi 30 octobre 2024

Michel Barnier, premier ministre en bon père de famille ou recours pour 2027 ? L’édito de Michel Taube

 

En 2027, Michel Barnier n’aura que 76 ans, et l’homme, avec son expérience et sa vision, pourrait bien s’imposer comme un recours pour la France.

L’analyse de son discours de politique générale, de ses entretiens au JDD le 21 octobre et au Parisien le 26 octobre, ainsi que ses récentes prises de position publiques trahissent une ambition qui ne se limite pas à gérer les affaires courantes jusqu’à des jours meilleurs.

Non, Barnier ne veut pas être un simple gestionnaire, un « bon père de famille » seulement occupé à boucher les trous dans les comptes publics. Cet homme, qui a arpenté les couloirs de Bruxelles, ceux de Paris et des territoires de France, porte en lui une vision claire de ce que la France pourrait redevenir.

On peut même dire que Michel Barnier a été visionnaire, parfois avant les autres : ils n’étaient pas nombreux à droite en 1992 à commettre un « Atlas des risques majeurs : écologie, environnement, nature » (éd. Plon). Ce livre aujourd’hui collector mériterait d’être relu par tous les jeunes ambitieux de la politique française qui se rêvent en de Gaulle quand ils n’ont même pas la moindre vision de l’avenir de la France dans un monde de plus en plus fou.

Barnier ne veut pas que gérer. Il veut réformer. Il prévoit même de dévoiler en décembre un plan sur cinq ans pour redresser la nation.

Michel Barnier veut donc s’attaquer aux défis structurels, à ces lourdeurs qui freinent la France depuis des décennies. Une mission presque gaullienne, en somme, à l’image d’un homme qui s’est toujours montré prudent, mais déterminé. Pour Michel Barnier, l’heure n’est plus aux demi-mesures : il s’agit de réformer pour redonner à la France sa grandeur et sa place en Europe.

Alors, Michel Barnier, premier ministre en attendant la dissolution ou recours en cas de crise majeure ? D’autant qu’une démission anticipée du président de la République n’est pas totalement à exclure… La question se pose avec une acuité nouvelle. Ses proches évoquent un homme prêt à prendre les rênes, s’il le fallait, pour éviter une crise institutionnelle ou économique sans précédent. Son plan à cinq ans pourrait bien être la charpente d’un programme présidentiel.

Pour cinq ans ? Un quinquennat en somme…

Et si, en 2027, les Français se tournaient vers lui pour ce pragmatisme rassurant dont il fait preuve et cette ambition sage, mais affirmée ? Un choix de raison, peut-être, mais aussi de confiance en un homme qui semble aujourd’hui incarner une certaine idée de la France, stable et responsable.

 

Michel Taube

Directeur de la publication