Le navire Moliva, battant pavillon turc, a fait son retour aux côtes albanaises avec une cargaison de 2 100 tonnes de déchets industriels, déclenchant une enquête sur les conditions de leur transport. Ce retour, qui s’inscrit dans une odyssée maritime de plusieurs mois, a été provoqué par un refus catégorique de plusieurs pays européens et asiatiques de réceptionner cette marchandise.
Un périple de trois mois
Parti d’Albanie début juillet, le Moliva avait pour destination la Thaïlande, où il devait livrer les déchets pour recyclage. Cependant, alertée par l’ONG environnementale BAN (Basel Action Network), la Thaïlande a refusé la cargaison en raison de la toxicité suspectée des déchets, ouvrant la voie à une série de refus de pays tels que le Portugal, l’Espagne et l’Italie, qui ont également mis en avant des préoccupations environnementales.
Finalement, le navire a été contraint de faire demi-tour et a été mis sous séquestre à un kilomètre des côtes albanaises, en attendant une enquête sur la nature exacte de sa cargaison.
Des déchets dangereux sous une fausse étiquette
Les déchets en question proviennent d’une usine sidérurgique du centre de l’Albanie et ont été enregistrés sous la dénomination d’oxyde de fer. Toutefois, selon l’ONG BAN, il s’agirait en réalité de poussière de four électrique, une substance classée parmi les déchets toxiques. Le transport et le stockage de tels matériaux sont soumis à des réglementations strictes, ce qui soulève des questions sur la légalité des pratiques adoptées pour leur expédition.
Enquête en cours
Le parquet du port de Dourès a ouvert une enquête pour examiner les circonstances entourant cette affaire, notamment des soupçons de contrebande de marchandises interdites. Les autorités albanaises se penchent sur la chaîne logistique ayant permis l’expédition de ces déchets, et des mesures seront probablement prises pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent à l’avenir.
Cette affaire souligne l’importance croissante des enjeux environnementaux dans les échanges commerciaux internationaux et le besoin urgent de réglementations strictes pour garantir la sécurité des populations et la protection de l’environnement.