L’Insee vient de publier les données économiques pour le troisième trimestre 2024. La croissance ne progresse que de 0,4% sur le trimestre, et cela malgré un événement d’envergure planétaire, les Jeux Olympiques.
Sans les JO, la croissance aurait été encore plus proche du zéro, voire négative. Notre pays aurait été comme l’Allemagne en récession. La consommation liée au tourisme et aux Jeux a par conséquent évité le pire. Si on se réfère aux Jeux de Londres, en 2012, les Jeux de Paris ont dû contribuer à hauteur de 0,2 à 0,4% dans la croissance de notre PIB. Autrement dit sans les JO, la France aurait eu un PIB en stagnation. Pire encore, la dernière publication de l’Insee montre clairement que l’investissement est en panne sèche.
Tous les observateurs s’en doutaient. La dissolution ratée a fortement affecté la confiance des ménages comme des entreprises. Pour un investisseur étranger, c’est même le signal de regarder d’autres zones économiques que la France pour quelque temps. Et depuis un bon mois, l’analyse du budget 2025 fait froid dans le dos : plus d’impôts, un coût du travail qui augmente, et donc plus de chômage ; plus de chômage, c’est plus de dépenses sociales et moins de recettes. Michel Barnier veut réduire le déficit, le budget que lui a concocté l’Administration ne fera malheureusement qu’augmenter le déficit et plonger la France dans la stagnation économique.
Le tableau économique de notre pays s’assombrit chaque jour un peu plus. À ce qui est décrit plus haut, ajoutons deux éléments. Notre principal partenaire économique, l’Allemagne, est, nous l’avons dit, en récession. Il ne faut donc pas compter sur la consommation ou l’investissement Outre-Rhin pour permettre à notre économie de croître. Enfin, la baisse de nos investissements, ce sont des créations d’emplois en moins pour les mois qui viennent et des rentrées fiscales en chute.
Ce mauvais budget est une double erreur. Une erreur économique bien sûr mais aussi une erreur politique : une économie en panne, un chômage en hausse, ce sont des électeurs en plus pour les extrêmes. La gauche se disqualifiant tous les jours un peu plus en s’acoquinant avec les islamo-gauchistes, c’est en fait le RN qui va faire ses choux gras du marasme économique droit devant nous.
Il est pourtant encore temps de réagir et éviter le scénario catastrophe.
Sur le travail par exemple, la ministre Panosyan-Bouvet a très souvent les mots justes pour évoquer l’amélioration de l’employabilité des plus de 55 ans, pour parler de la pénibilité, ou de l’absentéisme. Elle a raison car une partie de nos problèmes et donc une partie des solutions à mettre en place viennent du taux d’emploi largement en dessous du niveau de nos principaux partenaires. Il nous faut à la fois continuer à baisser le taux de chômage et augmenter le nombre de personnes qui travaillent, cotisent et ne sont plus dépendantes des aides sociales.
Mais elle a grand tort quand elle endosse les propositions de l’Administration d’augmenter de facto le coût du travail et de rogner le pouvoir d’achat des apprentis… Trop de nos hauts fonctionnaires se révèlent des véritables génies de l’I.A., non pas l’intelligence artificielle mais l’Imagination Administrative…
Il est encore temps de réagir aussi pour les parlementaires pour amender ce budget, éviter la hausse du coût du travail, et donc la hausse du chômage, surtout pour introduire une réelle politique du Logement et de la Construction, l’angle mort de la politique économique de notre pays depuis Macron ministre de l’économie.
Il y a aussi une autre solution qui pourrait convenir à Michel Barnier comme aux parlementaires, et donc au pays : ne pas voter du tout ce budget, ne pas utiliser le 49-3, le rejeter tout bonnement. On repartirait alors de fait avec les recettes votées pour 2024, qui augmenteront légèrement par l’inflation, et avec les dépenses votées elles aussi pour 2024, gelées. Si, en plus, on ne renouvelle pas tous les postes de fonctionnaires qui partent à la retraite, ces dépenses pourraient même baisser… Mécaniquement le déficit serait réduit, mais surtout on ne plongerait pas toute notre économie dans la stagnation ou la récession.
À vous de jouer Mesdames et Messieurs les Parlementaires !