Edito
07H52 - samedi 2 novembre 2024

Faut-il avoir peur de Kamala Harris ? L’édito de Michel Taube

 

Derrière le parcours de Kamala Harris, nous voyons se dessiner une personnalité façonnée par deux influences culturelles et familiales profondément différentes, mais complémentaires. Sa force morale, son ambition, son sens du devoir et du professionnalisme viennent, nous en sommes convaincus, davantage de sa mère que de son père. Son père, d’origine jamaïcaine, enseignant en économie, a quitté leur famille lorsqu’elle était jeune. C’est donc surtout auprès de sa mère, Shyamala Gopalan, une scientifique d’origine indienne de la caste brahmane, que Harris a trouvé l’inspiration et les valeurs fondatrices de son engagement.

Les brahmanes, en Inde, sont issus d’une caste élevée, souvent éduquée, voire progressiste, et engagée dans des causes sociales. Ce bagage culturel, au-delà des apparences, pourrait bien se traduire par un sens aigu de la justice et de la discipline. Si Kamala Harris a exercé comme procureure générale en Californie, ce n’est pas par simple ambition politique, mais bien parce que la rigueur et l’exigence font partie de son héritage. La Californie est certes un État libéral, mais Harris a su y incarner une justice ferme, se montrant parfois plus pragmatique que certains de ses collègues démocrates. Son bilan en tant que procureure est nuancé : si elle a soutenu des réformes progressistes, elle n’a pas hésité à prendre des positions fermes, parfois contestées.

Kamala Harris n’est peut-être pas une « dame de fer » au sens traditionnel, mais elle a prouvé qu’elle n’était pas une laxiste, ni une politicienne « créolisée » comme certains pourraient la voir à travers le prisme de ses origines. Son ambition n’est pas synonyme de concession, et son multiculturalisme n’efface en rien la discipline qu’elle tient de sa mère.

Au fond, Kamala Harrris est profondément centriste et c’est peut-être ce qui va la perdre. Parce que les wokistes pro Hamas du Parti démocrate ont décidé de lui faire payer très cher le soutien de Joe Biden à la politique israélienne depuis le crime contre l’humanité et la déclaration de guerre du 7 octobre 2023.

 

Michel Taube

Directeur de la publication