Beaucoup de psychiatres aimeraient recevoir Emmanuel Macron sur leur divan ou dans leur service. Un tel cas clinique mériterait en effet une étude poussée. Un cas comme on en voit un par génération de psychiatre.
Mais décrypter son comportement, surtout depuis le printemps 2024, est peut-être à la portée de tous les observateurs. Il n’est pas forcément nécessaire de faire appel à Freud ou à Jung, le bon sens pourrait amplement suffire.
Et si la véritable clé de compréhension était tout simplement dans son désir profond d’être aimé ?
À qui a-t-on affaire ?
Voilà un homme de très grand talent qui voulait être acteur. Il adorait le théâtre et appréciait de monter sur les planches, en quête des applaudissements des spectateurs, et de l’admiration de ses professeurs.
Pas de chance, il était bon aussi dans les études littéraires et philosophiques, et son excellente mémoire lui permit d’intégrer l’ENA. Mais son désir profond n’était pas de bien tenir les comptes publics, de créer de la valeur ajoutée, de la richesse économique, d’investir dans l’immobilier, de construire, de laisser des monuments pour la postérité ou de tracer un cap pour la France dans 20 ans. Pas du tout.
Son désir profond était, simplement, d’être aimé, qu’on apprécie son jeu, son grand talent. Et la chance lui sourit.
Hollande, bien que passé par la voie royale et la fameuse école mitterrandienne connue pour les rôles de composition, connaissait un énorme échec au box-office, et Fillon avait de sérieux problèmes avec son costumier. Aussi Emmanuel se présenta à l’élection présidentielle. Jeune Premier, EM sut parfaitement séduire une grande partie du public, dès sa première représentation, même s’il s’agissait de son tout premier « premier rôle » et sans réelle troupe pour le seconder. En deuxième semaine, il eut face à lui une actrice de second plan, qui même si elle venait d’une famille de saltimbanques connue depuis 50 ans, ne pouvait, en lui donnant la réplique, que le mettre en valeur.
Et hop, Emmanuel fut élu président ! Il crut que les Français l’aimaient et appréciaient son talent.
Comme la plupart des stars de l’écran, il ne pouvait tolérer qu’on lui fasse de l’ombre. Aussi il mit des seconds rôles, inconnus du grand public, dans le casting entier de sa nouvelle série-comédie, un tel comme premier ministre, une telle comme ministre d’Etat. Son objectif était clair, jouer en fait tous les rôles, écrire le scénario, assurer l’après-vente et la promotion, s’occuper de tout, briller.
Un véritable homme-orchestre capable de présider et de gouverner, en tout cas désirant présider et gouverner, avec un but simple : être en haut de l’affiche et être toujours plus aimé.
Vint alors l’épisode des Gilets Jaunes, bien perturbant.
Comment comprendre que tant de gens ne l’aimaient pas ou plus ? Il fit alors le tour de toutes les grandes salles de spectacles de France et de Navarre, tentant de plaire dans l’art du monologue.
Comme Emmanuel est brillant, il fut très souvent applaudi, accepta les rappels, les bis. Mais comme sa popularité ne remontait toujours pas, il préféra changer souvent le casting de sa série, la faute ne pouvait venir que des mauvaises prestations des autres.
À la cérémonie suivante des Césars, face toujours à la même saltimbanque, il remporta haut la main une nouvelle statuette. Mais rien n’y faisait sur sa cote d’amour, sa popularité s’effondrait jour après jour. Aussi il décida de dissoudre, de déchirer son scénario. Malgré la très bonne prestation d’Elisabeth Borne, une valeur sûre de la scène Française, et l’apparition à l’écran d’un nouveau jeune premier, Gabriel Attal, malgré les bons taux d’audience des saisons 3 et 4, il décida de passer directement à la saison 6, mais sans avoir approfondi suffisamment le scénario, sans même donner les bons textes à toute sa troupe. Fiasco complet. Les Français préféraient changer de chaîne…
Pourquoi tant de haine alors qu’Emmanuel ne désirait que l’amour ?
Boudé par le public sur la scène nationale, Emmanuel décida de tenter un come-back sur la grande scène internationale et viser Hollywood, le haut niveau. Mais là, évidemment, sans bien connaître les autres acteurs, stars adulées dans leur pays, sans disposer des bons textes, sans les maîtriser, sans connaître l’Histoire, la vraie, Emmanuel fut contraint à l’improvisation. Ce qui peut marcher dans une simple comédie sans prétention se révèle souvent fatal dans un drame, ou dans une tragédie.
Il demanda de l’aide, non pas à l’Académie Française et à l’Institut qui pourtant ne demandaient pas mieux que de l’aider, mais à son pote Belattar, connu moins pour ses one-man-shows que pour sa condamnation pour menaces de mort sur des personnes du monde du spectacle. Pourtant Belattar l’avait déjà fort mal conseillé et Emmanuel avait manqué un premier rôle, pourtant facilement à sa portée, dans la grande marche contre l’antisémitisme. Ainsi, face à des stars plusieurs fois oscarisées comme le roi Charles, le tsar Poutine, l’inusable Biden, véritable Clint Eastwood du Delaware, le célèbre Bibi, ou ce grand acteur ukrainien Zelensky, popularisé par la série TV « Serviteur du Peuple » et grand pianiste, les conseils décalés de Belattar ne pouvaient que faire passer Emmanuel pour un bouffon. La véritable improvisation ne s’improvise pas…
Par conséquent, comme la série « Emmanuel à l’Elysée » s’arrêtera en France en 2027 quoi qu’il arrive, voire un peu avant, faute de budget, EM doit impérativement chercher un nouveau public et tenter d’être aimé, enfin, à nouveau. Il est du coup surtout urgent pour notre pays de trouver un nouvel interprète talentueux, connaissant parfaitement tout le répertoire des classiques, et éviter le grand Guignol. Par chance la France a du talent…
Emmanuel Macron aurait surtout dû apprendre cette célèbre réplique de l’ancien vice-président américain Al Gore : “La présidence n’est pas un concours de popularité, c’est un combat quotidien pour le peuple.”