Outre-Mer Martinique
09H40 - mardi 19 novembre 2024

Jean Crusol, ancien député européen : « Les gangs de narcotrafiquants veulent mettre la main sur la Martinique. »

 

« Ce qui se passe en Martinique reflète une tentative de gangs liés au narcotrafic de s’imposer dans le paysage politique et social, comme cela se produit depuis vingt ans dans d’autres îles de la Caraïbe.

En Jamaïque, on recense 289 gangs. À Trinité-et-Tobago, il y en a 211. En Haïti, les gangs ont pratiquement pris le pouvoir. En Amérique centrale (Nicaragua, Salvador, Honduras), c’est une situation comparable, souvent alimentée par des narcotrafiquants formés dans les grandes villes américaines et européennes.

En Martinique, certains groupes utilisent la hausse des prix alimentaires pour mobiliser les populations affectées. Mais leur objectif réel est de gagner en influence politique. Ils disposent de moyens considérables : comment expliquer par exemple que des personnes sans emploi puissent financer des voyages en première classe entre Fort-de-France et Paris ?

Ces groupes ont même recours à des tactiques typiques de gangs. Par exemple, des manifestants ont pénétré la résidence du préfet en Martinique en détournant l’attention des forces de l’ordre. Alors que des policiers géraient un attroupement bruyant à l’entrée, d’autres ont contourné la clôture pour s’introduire dans la propriété.

C’est la première fois qu’un gang en formation adopte une stratégie de ce type en Martinique. Les autres îles de la Caraïbe, comme Curaçao, Sainte-Lucie ou Antigua, y font face depuis longtemps et peinent parfois à les contenir.

Cependant, nous avons une chance : la Martinique peut compter sur le soutien des forces de police, contrairement à des pays comme la Jamaïque où seules les forces locales sont mobilisées. Mais il faut agir rapidement et ne pas attendre que la situation devienne incontrôlable.

La montée des gangs liés au narcotrafic dans les Caraïbes constitue une menace majeure pour la stabilité des sociétés insulaires. Il est impératif de prendre des mesures dès maintenant pour éviter un scénario similaire à celui observé en Haïti ou en Amérique centrale.

Heureusement, de plus en plus de personnes commencent à comprendre la gravité de la situation. Il est temps d’agir. »

Propos de Jean Crusol tirés de l’interview donnée à www.outremernews.fr

 

 

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