Les conseillers de l’Elysée, bien connus pour leur sens du timing, leur talent et leur imagination, doivent se creuser les méninges pour choisir la bonne musique qui accompagnera le Président Macron lors de la cérémonie de réouverture de la Cathédrale Notre Dame de Paris.
Thomas Jolly étant retenu sur un autre chantier, les allusions à la Cène ou au Festin des dieux ayant déjà été abondamment utilisées lors des Jeux Olympiques, leur choix pourrait naturellement, ou inconsciemment, se porter sur la Messe en ut, dite Messe du Couronnement, de Mozart.
Le choix de la majorité des Français se porterait plutôt sur le Requiem en Ré mineur, une façon de tourner la page sur une année 2024 catastrophique, jalonnée de mauvaises décisions.
Une façon de dire adieu à une présidence commencée pourtant dans l’espérance.
Deux Français sur trois attendaient beaucoup de Macron. Son discours moderne, dépassant enfin les anciens clivages, était attrayant. L’homme était brillant ; on pouvait espérer qu’il sache retourner la table, repenser le financement de notre modèle de protection sociale, optimiser les dépenses publiques, et donc les réduire, diminuer nos impôts, doper la création de richesse dans notre pays, permettre à plus de jeunes et de seniors de travailler dans de bonnes conditions, faire de la France une championne de la compétitivité, redresser nos services publics, nos écoles, nos hôpitaux, notre recherche, lutter contre le séparatisme et l’islamisme, fortifier le principe de laïcité, rehausser l’image de la France dans le monde, contribuer au bien-être de vivre en France, et refaire Nation.
Eh bien non, notre espérance en Macron fit pschitt. Tout va à vau-l’eau.
Celui qui devait servir de rempart face aux extrêmes sert à présent d’essuie-pied à Mélenchon et de marchepied à Le Pen !
Terrible constat d’échec. Une preuve s’il en était besoin : à défaut de connaître encore la facture des motions de censure contre le Gouvernement Barnier, nous avons une première estimation du coût de la fameuse dissolution, totalement ratée. Sur les six derniers mois, l’Etat a emprunté sur les marchés financiers près de 150 milliards d’euros, en payant, en relatif par rapport à l’Allemagne, 0,40% de plus qu’avant la dissolution, soit un surcoût de 600 millions. Sachant que la durée de vie de la dette publique est d’environ 10 ans, le coût global de la dissolution, sur simplement 6 mois de refinancement, est de 6 milliards sur nos finances publiques, sur vous et moi ! 6 milliards quand le budget proposé par Barnier proposait d’augmenter les charges sur le travail de 4 milliards, de dérembourser un certain nombre de médicaments, de rogner sur le pouvoir d’achat des apprentis…
Macron, l’homme qui valait 6 milliards !
Ou plutôt dont les choix nous ont coûté, au moins, 6 milliards ! Sans parler des nouveaux chèques de 7 milliards promis à l’Ukraine…
Quel talent, ce « Mozart » de l’économie !
Gageons que devant Notre Dame il va encore nous affubler d’un grand et long discours, même s’il pleut, invoquant les vertus théologales, en appelant à l’espérance, lui qui a douché tous les espoirs que nous placions en lui ! Il obtiendra peut-être la charité…
Alors un conseil pour la musique devant Notre Dame : choisissons La Flute enchantée.
Ce bel opéra, l’une des œuvres majeures de Mozart, le vrai, est une quête de sens, une descente en soi pour mieux se connaître, s’améliorer et mieux remonter pour éclairer l’autre, une recherche de vérité bien sûr à travers une histoire d’amour où Tamino et Pamina se découvrent malgré les épreuves. Malgré Monostatos et la Reine de la nuit, la lumière submergera les ténèbres. La force, la sagesse et la beauté triompheront, la raison l’emportera, Tamino et Pamina mèneront à bien leur quête de vérité.
Macron n’a pas besoin d’une flûte enchantée pour sa propre quête, il n’est pas Tamino, il nous a déjà bercés au son de son pipeau. Mais il ressemble beaucoup à Papageno. Papageno se vante d’avoir tué le serpent et il est puni de ce gros mensonge : les dames de compagnie de la Reine de la nuit le réduisent au silence en lui fermant la bouche avec un cadenas d’or…
Le 7 décembre, célébrons tous la réouverture de Notre Dame, symbole de la culture française, et le 9 décembre, fêtons, tous ensemble, la laïcité, à l’occasion du 99ème anniversaire de la loi de 1905.
Ce principe de laïcité, c’est la République Française, l’union de la force, de la beauté et de la sagesse, le triomphe de la raison.
Vive la République indivisible, laïque, démocratique et sociale !
Vive la France !