En cette journée de grève générale, la France s’enfonce un peu plus dans un marasme qu’elle cultive avec un zèle quasi masochiste. Le gouvernement Barnier vient à peine de tomber, censuré par une Assemblée aux ambitions contradictoires, que voilà les syndicats publics déchaînant leur sempiternelle colère. Il ne manquait plus qu’eux ! Comme un orchestre de la zizanie nationale, ils viennent jouer leur partition dans un pays déjà aux abois.
Des écoles désertées, des trains en gare, des hôpitaux en service minimum : voilà le tableau d’un pays qui semble avoir pris goût à l’autosabotage. Bien sûr, il y a ces revendications « légitimes » : salaires insuffisants, conditions de travail dégradées… Mais que fait-on de l’intérêt collectif ? Quand l’ensemble des citoyens se retrouve otage d’une minorité agissante, n’est-ce pas là la tyrannie des vociférants ?
Dans cette confusion, le véritable enjeu dépasse le simple conflit social. C’est la cohésion même de la nation qui vacille. Ces grèves, bien qu’habituelles, prennent un écho particulier dans ce climat de vacuité politique. La République est sans capitaine, et voilà qu’une partie de l’équipage menace de saborder le navire pour exiger une meilleure ration de pain.
L’avenir, dira-t-on, appartient à ceux qui osent. Mais ici, l’audace semble se résumer à mettre des bâtons dans les roues d’un pays qui n’avance déjà plus. Il faudra bien, un jour, choisir : reconstruire ensemble ou persister dans cette lente désintégration orchestrée par des apprentis pyromanes.
Si la grève est un droit, son usage inconsidéré en devient une arme destructrice. Et comme souvent, ce sont les citoyens qui en paient le prix. L’Histoire, implacable juge, retiendra que ce 5 décembre 2024, la France a choisi de faire une pause… au bord du précipice.