Dans les déboires judiciaires à venir pour Petitot et le RPPRAC, il y a deux volets : les violences politiques commises sur les personnes dépositaires de l’ordre public et les violences économiques contre les acteurs de la société martiniquaise (entreprises, commerces, salariés, consommateurs).
Manifestement la justice s’est enfin réveillée en poursuivant sévèrement Petitot pour ses agressions commises sur la personne du préfet. Jean-Christophe Bouvier a déjà déposé six plaintes, notamment contre Petitot.
Mais il ne faudrait pas pour autant que la justice oublie les 150 plaintes déposées par des chefs d’entreprise dont les biens ont été incendiés, détruits ou vandalisés en septembre et en octobre derniers. Et ce d’autant que ces violences continuent dans le quartier de Sainte-Thérèse au cœur de Fort-de-France (nous y reviendrons).
Rappelons que selon les organisations patronales de Martinique, près de 150 entreprises ont été pillées, incendiées ou volées. Les dégâts sont évalués à plus de 80 M €. Près de 750 salariés sont touchés et des licenciements sont à prévoir. Plus de 250 demandes d’activité partielle pour plus de 2 100 salariés ont été déposées auprès de l’Etat.
Les services de la justice à Fort-de-France cherchent-ils de bonnes idées pour frapper fort, vite et bien, et protéger les acteurs économiques qui se lèvent tôt le matin pour nourrir la population et contribuer à son développement ?
Une idée est venue tout droit de Guadeloupe…
Le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre a donné raison le 8 décembre à la société Supermarché Grand-Camp contre la présidente du RPPRAC Guadeloupe. Madame Mercedes Platon avait bloqué les accès au Carrefour Contact en novembre dernier. En cas de récidive, elle sera expulsée et condamnée à 200 € par infraction.
En vertu de ce jugement, Mercedes Platon, présidente du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC) Guadeloupe, a obligation de laisser libres les voies d’accès et de sortie du centre commercial Carrefour Contact de Grand-Camp, aux Abymes. Elle n’est pas, non plus, autorisée à entraver les locaux, ni sur les parkings de ce supermarché. En cas de blocage et d’entraves avérés, elles et les autres militants sont passibles d’expulsion, avec le concours de la force publique. Cela, sous astreinte de 200 € par infraction constatée. Cette astreinte, décidée par le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, vendredi 6 décembre 2024, est valable durant 4 mois.
L’enseigne qui a obtenu gain de cause avait intenté cette procédure en référé après l’opération menée par le RPPRAC Guadeloupe le dimanche 17 novembre 2024. Ce jour-là, une dizaine de membres de cette organisation entendaient dénoncer, – allons donc -, la vente de produits périmés, l’utilisation d’insecticide à l’intérieur du supermarché et des « anomalies » sur les prix, notamment. Le temps de cette action, ils étaient restés sur le parking du site, coupant des branches d’arbres sur la chaussée pour entraver le passage, interpellant les clients et répondant aux questions de la presse locale, peut-être trop friande d’actions spectaculaires mais nuisibles à l’intérêt général.
Le tribunal de Guadeloupe a donc ordonné la cessation des « troubles manifestement illicites ».
Il faut dire aussi qu’en Guadeloupe, il n’y a pas que la justice qui veille sur l’intérêt général ! En novembre dernier, la bande à Petitot avait tenté de débarquer à Pointe-à-Pitre pour y exporter son sens aigu de l’insurrection. Ils avaient été éconduits manu militari par les forces vives de la Guadeloupe, notamment le grand leader syndicaliste Elie Domota qui n’avait pas apprécié les propos peu amènes du fameux « R » à l’endroit des syndicalistes.
Des idées pour Letchimy et les syndicats de Martinique ?