Avant et après Chido. Source : https://www.facebook.com/Fandeliss
Le plus pauvre et le plus délaissé des départements français se relèvera de l’ouragan Chido. Mais il faudra que la France et les Mahorais se mobilisent corps et âme pour rebâtir un archipel qui sombrait depuis des années dans l’anarchie, la misère et un destin confisqué par trop de migrants illégaux.
Comme le soulignait Estelle Youssouffa, députée mahoraise qui demande l’instauration de l’état d’urgence, « les bidonvilles de Mayotte, composés de dizaines de milliers d’habitants, risquent fort d’avoir été transformés en cimetières à ciel ouvert ». La violence des vents et des pluies a balayé des habitations de pacotille devenues permanentes depuis trop d’années.
Sur France Info, un habitant résumait l’effroi collectif : « une bombe atomique aurait fait moins de dégâts ! »
La question horrible qui taraude tous les témoins sur place est « où sont passé les gens ? ». Nous n’avons pas vu les gens en reconnaissance hélicoptère, ni d’attroupement sur la voie public. Donc je suppose que les gens sont sous les tôles.
L’urgence humanitaire exige donc une intervention massive de l’État français de ses partenaires régionaux, membres de la commission de l’Ocan indien. L’armée et déjà mobilisée, tant les besoins de sécurisation sont immenses.
La meilleure manifestation de la solidarité de la nation avec cet archipel trop souvent oublié serait que toutes les chaînes de télévision et de radio françaises, pourquoi pas sous le parrainage du plus illustre des artistes de la région océanique, Soprano (les Comores ont été aussi frappés durement par Chido), organisent un grand Téléthon de solidarité avec Mayotte pour pouvoir mobiliser les moyens privés et publics qui permettront de panser les plaies le plus rapidement possible.
Micheline Jacques, présidente de la Délégation sénatoriale aux outre-mer, souligne : « l’étude sur les « Risques naturels majeurs » conduite par la délégation après le passage d’Irma à Saint-Barthélemy et Saint-Martin en 2017 a permis de définir une approche globale de la gestion de la prévention, la gestion de l’urgence et de la résilience après un phénomène naturel.
Dès sa formation, je m’en entretiendrai avec le Gouvernement afin que ces préconisations soient enfin mises en œuvre. »
On se souvient qu’en 2017 Emmanuel Macron s’était déplacé dans les Caraïbes pour apporter le soutien de la nation : il s’était vanté de la mise en place du plus grand pont aérien humanitaire jamais mis en place par la France. Il est à craindre que Mayotte ait besoin du même effort national dans les tous prochains jours.
Au-delà de cette urgence humanitaire, cette tragédie naturelle pourrait avoir comme effet positif d’entraîner enfin une reprise en main sécuritaire, régalienne, sociale, économique, démographique et culturelle du destin de Mayotte dans le cadre de la République française. Sur les ruines de cet ouragan, la reconstruction de Mayotte sonnera comme une renaissance.
Michel Taube