La France vit un moment sombre pour sa démocratie et sa liberté d’expression. L’ARCOM, autorité prétendument indépendante, a décidé cet été, par la voix de neuf commissaires nommés par les pouvoirs et manifestement déconnectés des réalités et des Français, de retirer C8 de la TNT.
Oui, vous avez bien lu : la chaîne la plus regardée de la TNT avec plus de 9 millions de télespectateurs quotidiens (surtout des jeunes et des ménagères de plus de 50 ans), un pilier du divertissement et de la culture populaires, un espace où toutes les opinions avaient encore droit de cité, pourrait disparaître dès mars prochain. Une décision arbitraire, incompréhensible, et surtout inacceptable.
Autrefois terre de liberté, patrie des Lumières, notre pays sombre dans une logique autoritaire qui ne dit pas son nom. Face aux opinions divergentes, face aux débats parfois houleux mais nécessaires, ce n’est plus le dialogue que l’on privilégie. C’est la terreur silencieuse de la censure et de la pensée unique.
Supprimer une chaîne de télévision pour ses idées, c’est comme organiser un autodafé numérique, c’est comme brûler des livres. Ce n’est pas seulement une attaque contre une entreprise ou une émission, c’est une attaque contre la liberté d’expression et la diversité des opinions.
Dans les régimes autoritaires, les autodafés visent à abrutir les peuples, à les priver de connaissances. En 2024, interdire C8 revient au même : couper l’accès à un média qui, bien qu’imparfait parfois, donne encore la parole à ceux qui n’ont pas toujours voix au chapitre.
En cette fin d’année, la vie est déjà dure pour des millions de Français. L’inflation, la hausse des prix de l’énergie, et une précarité qui s’étend privent beaucoup de citoyens de loisirs essentiels comme le cinéma ou le théâtre. Pour beaucoup, regarder TPMP (Touche Pas à Mon Poste) chaque soir sur C8 était devenu une bouffée d’air frais, un moment de légèreté ou de réflexion accessible à tous.
On peut en dire de même de nombreux programmes de C8 : l’émission « Animaux à adopter » est une bouffée d’air frais et de câlinothérapie pour des centaines de milliers d’amis des bêtes.
Que restera-t-il si cette chaîne disparaît ? Le silence ? L’uniformisation du discours médiatique ?
Aujourd’hui, à 14h, devant les locaux de l’ARCOM (39-43 Quai André Citroën, 75015 Paris), nous dirons non à la censure. Aux côtés de Cyril Hanouna, de nombreux Français se rassembleront pour défendre leur droit à un média libre et populaire. Ce combat dépasse C8 et TPMP. Il concerne chaque citoyen, chaque voix, chaque espace où le débat peut encore exister.
Rejoignez-nous !
Ensemble, faisons entendre notre colère, notre indignation et notre refus de céder face à cette dérive autoritaire. Car en France, en 2024, il n’est pas acceptable qu’on supprime un média au mépris de la démocratie. C8 est bien plus qu’une chaîne. C’est le symbole d’une liberté qu’on ne peut pas laisser s’éteindre.
À 14h, faisons bloc pour C8 et pour la liberté d’expression !
Radouan Kourak, journaliste
Aurane Reihanian, avocat
Michel Taube, éditorialiste et fondateur d’Opinion Internationale