Le cyclone Chido qui a dévasté Mayotte le 14 décembre dernier, a gravement endommagé l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi, notamment sa tour de contrôle. Seules les opérations militaires sont donc autorisées sur le site. Cette situation complique évidemment les efforts de secours et de reconstruction, limitant l’acheminement de l’aide humanitaire et des ressources nécessaires à la population sinistrée. L’armée de l’Air et de l’Espace s’est immédiatement mobilisée pour apporter des secours et des produits de première nécessité.
Pont aérien de la base aérienne d’Orléans
Un pont aérien a été mis en place dès l’annonce de la catastrophe, depuis la base aérienne de la Réunion et celle d’Orléans-Bricy qui accueille les 24 A400M de l’armée de l’Air et de l’Espace. « Chaque jour, un A400M décolle d’Orléans, avec à son bord entre 20 et 30 tonnes de fret. Après une quinzaine d’heures de vol pour franchir les 8 000 km qui séparent la France et Mayotte, dont une escale sur la base de Solenzara (Corse), puis sur la base stratégique de Djibouti (d’où opèrent les forces françaises depuis une dizaine d’années) pour refueler, l’appareil atterrit à Mayotte », explique le colonel Jean-François Déplanche, commandant de la base aérienne.
Le matériel médical, des groupes électrogènes, des pompes pour rétablir l’eau potable, des outils de déblaiement, ainsi que des vivres et de l’eau potable en grande quantité y sont déchargés. Côté humain, ce sont des pompiers, des gendarmes et des équipes de secours qui débarquent. On compte aussi des troupes du génie pour assurer la remise en état des routes.
La Réunion, comme hub logistique
Après livraison du matériel, l’A400M redécolle en direction de La Réunion. 30 tonnes de fret y sont de nouveau chargées et l’appareil repart se poser à Mayotte, avant de regagner la France. À La Réunion, l’armée de l’Air a également mis un second A400M à disposition afin d’effectuer des navettes régulières et d’apporter à chaque vol de nouveau 30 tonnes de fret.
La Réunion joue un rôle central en servant de hub logistique pour ces opérations. Des moyens civils et militaires sont mobilisés pour transporter le matériel, les personnels médicaux et les équipes de secours. En parallèle, un pont maritime a été établi pour compléter ces efforts. Une mission avec un Antonov An-124 part également ce jour de la base aérienne 125 d’Istres, afin d’acheminer du matériel lourd.
Un Airbus A321 cargo doit par ailleurs décoller demain matin de l’aéroport de Vatry (Marne), chargé de 25 tonnes de matériel humanitaire.
Une tour de contrôle mobile
L’aéroport « Marcel Henry » de Dzaoudzi-Pamandzi est actuellement toujours fermé aux vols civils, mais les équipes de l’escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P), unité de soutien de l’armée de l’Air française, sont à pied d’œuvre pour rétablir les moyens de communication, précisent les autorités militaires.
Une compagnie d’infanterie de marine est quant à elle chargée de sécuriser le terrain.
Un système de tour de contrôle mobile sera déployé d’ici la fin de semaine pour permettre le rétablissement d’un trafic aérien civil.
Le Président Emmanuel Macron est arrivé ce matin dans ce cinquième département d’outre-mer. À ses côtés dans l’avion, des secouristes ainsi que quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire.
L’état de « calamité naturelle exceptionnelle » a été déclaré, ce qui permettra, selon le ministère des Outre-mer, d’assurer « une gestion plus rapide et efficace de la crise et faciliter la mise en place de mesures d’urgence ».