Outre-Mer Martinique
12H49 - lundi 27 janvier 2025

Non, il n’y a pas de monopole dans la distribution alimentaire en Martinique ! La chronique d’Emmanuel de Reynal

 

La Martinique fait l’objet de discours simplificateurs et trompeurs qui alimentent une perception erronée de sa réalité économique. Le ministre Manuel Valls, en dénonçant des « groupes dont la position dominante étouffe l’économie », participe à une entreprise de désinformation qui menace la cohésion sociale et la réputation de certains acteurs économiques locaux. Parmi eux, GBH, cible d’un bashing virulent. Il est temps de rétablir les faits et de dénoncer les contre-vérités qui polluent le débat public.

 

Un marché alimentaire dynamique et pluraliste

Non, il n’existe pas de situation de monopole ou d’oligopole dans le secteur de la distribution alimentaire en Martinique. Prétendre le contraire, c’est mentir. Le paysage économique local compte sept groupements principaux, accompagnés par un réseau de 850 supérettes hors groupements. Les parts de marché sont équilibrées et témoignent d’une saine compétition. Tout comme en France hexagonale, le leader ne dépasse pas 25% du marché en Martinique. On est très loin des 50 ou 60% que l’on trouve dans la plupart des îles indépendantes de la Caraïbe.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les crises économiques passées, comme celle de 2009, ont entraîné la fermeture de plusieurs enseignes majeures, notamment Cora, Lancry et Ho Hio Hen (Casino). Depuis, les leaders actuels ont dû se réinventer pour survivre. Ainsi, Euromarché est devenu Carrefour, Système U s’est transformé en Leclerc, et Leader Price a laissé place à Pli Bel Price. Ces évolutions seraient-elles possibles dans un marché dominé par des positions monopolistiques ? Poser la question, c’est déjà y répondre.

 

Aucune barrière à l’entrée

Le marché martiniquais est ouvert. Plusieurs acteurs nouveaux se sont implantés récemment, comme Ecomax, réactivé par l’ancien groupe Charles Ho Hio Hen, et Auchan, qui exploite désormais quatre enseignes à Ducos, Lamentin, Sainte-Luce et le Marin. De plus, le réseau Carrefour Express enrichit encore davantage l’offre locale. Ces exemples montrent que l’accès au marché est loin d’être verrouillé.

 

Le cas éloquent du centre commercial de la batelière

L’état du centre commercial de la Batelière à Schœlcher, sans repreneur externe depuis quatre ans, illustre bien une autre réalité : l’économie martiniquaise n’est pas figée par des monopoles. Si tel était le cas, pourquoi ce site n’a-t-il pas suscité davantage d’intérêt de la part des investisseurs ? L’absence de repreneur montre que les autorités compétentes, comme l’Autorité de la concurrence et les services de l’État, jouent leur rôle pour garantir un équilibre économique.

 

Une comparaison biaisée avec la France hexagonale

Dans l’Hexagone, neuf acteurs principaux se partagent le marché de la grande distribution, qui couvre une population 200 fois plus nombreuse et un territoire 489 fois plus vaste que la Martinique. En Martinique, le nombre d’acteurs (sept) est proportionnellement bien plus élevé, ce qui invalide l’idée d’une concentration économique excessive. Il est donc fallacieux de comparer les deux réalités sans tenir compte des différences structurelles.

 

Déconstruire le mythe pour apaiser les tensions

La rhétorique autour des supposés monopoles et oligopoles en Martinique contribue à alimenter des tensions inutiles et délétères. Elle stigmatise des acteurs économiques locaux qui, loin d’étouffer l’économie, participent activement à son dynamisme et à sa diversification. Plutôt que de nourrir des polémiques stériles basées sur des mensonges, il est urgent de promouvoir un dialogue fondé sur des faits vérifiés et une compréhension honnête des réalités économiques de notre territoire.

La Martinique mérite mieux que des discours populistes et simplistes. Elle mérite des débats éclairés, à la hauteur des défis auxquels elle est confrontée.

 

Emmanuel de Reynal

 

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Michel Taube