Edito
15H29 - lundi 27 janvier 2025

Pourquoi Auschwitz est malheureusement devenu un point de détail de l’histoire. L’édito de Michel Taube

 

 

Une fachosphère de gauche très active, surtout en France (n’oublions tout de même pas certains nostalgiques du nazisme très à droite mais heureusement inopérants aujourd’hui) a pris l’habitude de parler de déportation en cas d’expulsion, pourtant souvent légitime, de sans-papiers vers leurs pays d’origine et, pire, de génocides s’agissant de la riposte, certes excessive quant au nombre de civils tués, de l’Etat d’Israël dans la bande de Gaza depuis le crime contre l’humanité du 7 octobre 2023.

Alors que l’humanité célèbre les 80 ans de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau en Pologne, l’essentiel est de s’interroger sur l’actualité de cet héritage si douloureux.

 Or malheureusement les jeunes ne comprennent plus ce que fut la Shoah, malgré les efforts extraordinaires menés par les anciens déportés encore vivants et des organisations comme le Mémorial de la Shoah ou Yad Vashem en Israël.

La raison : la jeunesse de 2025 écoute trop souvent des aînés qui dévalorisent la singularité des crimes de génocides commis en Europe, au Cambodge, en Arménie, au Rwanda, et contre les Herrero et Nama en abusant des termes de déportation et de génocide à tout-va.

Parler de déportation lorsqu’on défend un sans-papiers sous OQTF [voir mon intervention sur CNEWS], parler de génocide lorsqu’un Etat et un peuple menacés de mort se défendent après avoir été attaqués dans leur chair et leur essence même, c’est nier la singularité même de ces concepts, c’est pratiquer un négationnisme destructeur qui légitime l’antisémitisme et la haine de l’Occident.

D’autres considérations mémorielles mériteraient d’être rappelées ici et expliquées sans cesse : Auschwitz, ce fut le triomphe de l’antisémitisme occidental, ce fut le triomphe de la machine bureaucratique et administrative au service d’une entreprise de destruction massive. Auschwitz, ce fut aussi le triomphe de la guerre des nations et des nationalismes portés à leur paroxysme. 

« Plus jamais ça » ? Vraiment ?

Les nazis ont porté si loin leur haine de l’autre qu’en 1945 près de 500 enfants de moins de 15 ans étaient encore vivants dans ces impasses de la mort. Donc dans dix ans, pour les 90 ans de la libération d’Auschwitz, il est probable que nous aurons encore les derniers et ultimes témoins vivants de la Shoah. Mais il est vrai que dès maintenant, et fondamentalement depuis déjà une génération, une page de l’histoire est en train de se tourner pour ouvrir celle, redoutable, immémoriale et imprescriptible de la mémoire.

Mais aujourd’hui la meilleure façon d’honorer la mémoire d’Auschwitz, c’est de ne plus abuser des termes de déportation et de génocide en 2025. Par cette banalisation de ces concepts pourtant indispensables pour comprendre l’histoire, Auschwitz est devenu un point de détail de l’histoire. Jean-Marie Le Pen n’en espérait pas tant !

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication

Meloni, l’anti Le Pen. L’édito de Michel Taube

L’auteur de ces lignes est un chaud partisan de l’Europe mais tout autant convaincu qu’il faut profondément refonder l’Union européenne sur de nouvelles bases, la nettoyer de la gangrène bureaucratique bruxelloise et…

L’heure des otages. L’édito de Michel Taube

Voilà des mois que l’Etat d’Israël aurait dû donner la priorité absolue à la libération du plus grand nombre d’otages détenus par le Hamas et ses affidés dans la bande de Gaza.…
Michel Taube