Les dernières révélations publiées par Radouan Kourak dans Entrevue et celles d’autres médias jettent une lumière crue sur ces cercles d’influence où s’entremêlent pouvoir, manipulation et dérives. Yann Moix, écrivain et polémiste, déjà mis en cause pour ses déclarations controversées, se retrouve cette fois au cœur d’un scandale qui illustre les pires travers des élites germanopratines.
En 2022, Moix aurait organisé une soirée sous le prétexte fallacieux que Gérard Depardieu y participerait afin d’attirer un maximum de jeunes femmes. Cette révélation met en lumière une mécanique bien rodée dans certains cercles du pouvoir et de la culture : instrumentalisation des relations, abus de position dominante et mépris profond des règles élémentaires de respect et d’intégrité.
Et une affaire de plus qui éclabousse cette élite germanopratine, qu’elle soit de droite ou de gauche, qui nage dans un marécage de compromissions, d’abus et de mépris pour les règles les plus élémentaires de la morale et du respect. Cet entre-soi où l’influence rime avec prédation et où la célébrité sert d’alibi à tous les excès est insupportable. D’autant que Yann Moix n’est pas un idiot, il est un stratège, un homme qui a longtemps cultivé une image d’intellectuel provocateur pour masquer ses méthodes de petit prédateur.
Et pourtant, doit-on être surpris ? Depuis des décennies, ce petit monde germanopratin s’auto-adoube, se protège, se congratule dans des dîners où le bon mot l’emporte sur la morale. Un monde où, il n’y a pas si longtemps, certains défendaient encore la pédophilie au nom de la liberté, où l’on signait des pétitions en faveur de criminels qui détruisaient la vie d’enfants, où Gabriel Matzneff était encensé pour ses journaux dans lesquels il détaillait ses ignominies. Un monde où tout était permis, à condition d’avoir la plume brillante, le carnet d’adresses bien rempli et le bon parrainage médiatique.
À l’époque, on trouvait tout à fait normal de défendre les « amours interdites » sous prétexte de briser des tabous. Aujourd’hui, les mêmes nous font la leçon sur la morale et les droits des femmes, feignant de découvrir l’ampleur du désastre qu’ils ont eux-mêmes encouragé, protégé, parfois même célébré. Que ce soit dans les affaires Matzneff, Duhamel, Polanski, Noël Le Graët, ou maintenant Moix, l’indignation est toujours sélective, au gré des humeurs du moment et des équilibres de pouvoir.
L’affaire Yann Moix n’est pas un épiphénomène, c’est un symptôme. Un symptôme d’un monde qui s’est cru au-dessus des lois et de la morale parce qu’il en détenait les clés. Ce système, ce sont des réseaux de pouvoir qui ont longtemps couvert des comportements inqualifiables sous prétexte qu’ils émanaient d’intellectuels ou d’artistes reconnus.
Ces goujats ont confondu leadership et droit de cuissage, bénéficiant souvent de non-lieux judiciaires, prescription et manque de preuves obligent. Ces éditeurs, ces journalistes, ces politiciens, sous couvert d’un progressisme de façade, ont toléré les pires pratiques au nom d’une liberté qui n’était rien d’autre qu’une impunité.
Le scandale Moix-Depardieu est la suite logique d’un effondrement moral dont les signaux s’accumulent depuis des années. On pourrait s’en féliciter, y voir une justice tardive. Mais la réalité est plus cruelle : si ces affaires sortent aujourd’hui, c’est parce que les dynamiques de pouvoir ont changé. Autrefois protégés, ces hommes sont devenus gênants pour les hommes dans leur ensemble. Moix tombe aujourd’hui non pas parce qu’il aurait changé, mais parce que l’époque ne tolère plus les pratiques qu’elle tolérait hier.
Si l’affaire Moix-Depardieu a une vertu, c’est bien celle de rappeler que la culture de l’entre-soi germanopratin est en train de s’effondrer sous le poids de ses propres turpitudes. Mais la question reste posée : combien d’autres secrets, combien d’autres abus, combien d’autres impostures dorment encore sous le tapis des élites parisiennes ?
Une chose est sûre : pour nous les hommes qui respectons les femmes et qui patissons du regard revanchard de nombreuses femmes et des excès de #MeToo, nous n’avons qu’un message à adresser à ces goujats : dégagez !
Michel Taube
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