Le jour de l’invasion foudroyante de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, pensions-nous vraiment que la guerre allait durer plus 3 ans ? Notre crainte était surtout que l’ogre russe écrase en quelques jours le David ukrainien… Telle fut la première victoire de Kiev ! Tenir, tenir, tenir !
Lorsque Poutine a envahi l’Ukraine, le dessinateur de presse Hector, auteur dans nos colonnes des Actu’Folies quotidiennes, a commencé à dessiner, dessiner, dessiner. Ses dessins de presse, véritables plaidoyers de soutien à l’Ukraine, ont inspiré un « journal de guerre illustré » dont le tome 1 est paru en décembre 2023.
Et voici que s’annonce déjà le tome 2 pour le mois de mai 2025… Monsieur Gabriel Attal, ancien Premier ministre et nouveau président du groupe d’amitié France-Ukraine à l’Assemblée nationale, qui a lui-même des origines ukrainiennes, en a commis la préface. Comme l’écrit Gabriel Attal dans ce texte inédit, « Toute notre Histoire, toutes nos valeurs le montrent : le combat pour l’Ukraine est un combat français. Ce combat résonne en nous tous. Et chez moi, peut-être plus encore que, car mon histoire familiale se mêle à celle de l’Ukraine. »
Il y a trois ans, jour pour jour donc, Vladimir Poutine affichait clairement ses objectifs de guerre : « dénazifier » (quel révisionnisme inique) le régime ukrainien, c’est-à-dire faire tomber Volodymyr Zelensky, envahir l’ensemble du pays et vassaliser l’Ukraine à une nouvelle « grande Russie » dont le maître du Kremlin rêve depuis son accès au pouvoir il y a 25 ans, dans les pas de l’URSS et de la Russie des tsars.
Le dessein de « restaurer l’unité du peuple russe », celui de faire tomber toute l’Ukraine dans « la sphère d’influence exclusive de la Russie », était encore plus important que les ambitions territoriales insatiables du Kremlin.
Et ces objectifs de guerre ne seront pas atteints car l’Ukraine a résisté ! Deuxième grande victoire de l’Ukraine.
Car le peuple ukrainien a été héroïque. Car l’Europe et les États-Unis se sont mobilisés à ses côtés ! On se souvient de la capitale Kiev qui a failli tomber dans les premiers jours de la guerre.
Mais puisque l’heure est à la commémoration de cette triste journée du 24 février 2022, commençons par rendre hommage à tous les résistants morts au champ d’honneur, blessés par les foudres russes, et aussi à tous les soldats russes qui, soumis au diktat du dictateur de Moscou, ont également payé le prix de cette sale guerre.
Trois ans après, malgré la puissance de l’armée russe, malgré les centaines de milliers de morts et de blessés, malgré les alliances félonnes ou les neutralités hypocrites pro-Moscou, l’Ukraine résiste coûte que coûte à l’envahisseur poutinien.
Les États-Unis, l’OTAN, l’Union européenne apportent depuis trois ans leur soutien indéfectible à la résistance ukrainienne. C’est pourquoi l’arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump rebat en profondeur les cartes géopolitiques de ce conflit sanglant. La proximité entre Trump et Poutine inquiète évidemment les Européens et les membres de l’OTAN.
Les semaines et les mois qui viennent seront évidemment décisifs. Notre conviction la plus intime est qu’au vu du rapport de force nouvellement créé par la stratégie de Donald Trump, mieux vaudrait que les armes cessent de parler le plus rapidement possible. Un cessez-le-feu permettrait aux Ukrainiens de souffler, de reconstituer des forces largement entamées par le recul de l’allié américain. Il laisserait le temps aux alliés européens d’affiner leur stratégie d’autonomie et de souveraineté militaire voire de riposte si la Russie reprend le langage des armes. Nous sommes personnellement très favorables au déploiement d’une force d’interposition de soldats européens qui constituerait le premier détachement militaire d’une Communauté européenne de défense. Cette idée aurait dû naître en 1954 mais avait été abandonnée par Pierre Mendès France, alors président du Conseil en France. Cet abandon avait conduit les Européens à bâtir une Europe économique plus que politique.
Comme nous l’écrivions il y a peu, avec l’Ukraine, c’est aussi le soldat Europe qu’il faut sauver !
Il est fort à craindre que l’Ukraine doive céder des territoires aujourd’hui occupés par les troupes russes. Mais en même temps les terres conquises par l’Ukraine sur le sol russe pèseront dans les marchandages à venir. Quels territoires seront mis dans la balance ? C’est la négociation et le rapport de force qui en décideront.
Mais l’essentiel, selon nous, est que le peuple ukrainien sorte souverain et consolidé dans son ancrage européen et occidental, comme il l’a exprimé depuis plus de vingt ans avec force et vigueur. C’est la troisième victoire du peuple ukrainien ! La plus belle, la plus porteuse d’avenir !
L’Ukraine ne sera pas russe et encore moins poutinienne. Et ce sera la plus grande des victoires pour Kiev et pour un peuple courageux et résistant.