
Photo de Jeanne Candelier
La France est-elle toujours la patrie de la liberté,
Celle de Voltaire, celle des Lumières ?
Peut-on tout dire en toute sérénité,
S’exprimer librement aujourd’hui comme hier ?
Si la question mérite d’être posée,
C’est qu’on vient d’interdire une chaîne de télé.
Au pays de Jupiter, c’est ainsi, on censure,
L’arbitraire est de mise, on coupe l’image et le son,
Voici venu le temps de la fermeture,
On use et on abuse, c’est commode, du bâillon.
Qu’importe qu’on laisse sur le carreaux bien des intermittents,
Foin des principes, l’idéologie règne sans partage,
Et bien que tout ceci soit purement aberrant,
On assume pleinement le lynchage.
Qui décide qu’on doive museler tel ou tel ?
Neuf petits et pervers personnages,
Pontes de l’ARCOM, tous également cruels,
Qui veulent faire passer un message :
« Ne croyez pas qu’on puisse impunément,
Dire dans le petit écran,
Des vérités qui dérange le gouvernement,
Et le pousse à fermer le ban »,
De fait, a-t-on entendu, dans le camp macronien,
Des voix s’élever pour dénoncer ce forfait ?
On fait silence et l’on s’abstient, on appartient au camp du bien,
Et l’on se garde de pointer le méfait.
À l’extrême gauche, on se congratule,
La liberté d’expression, au vrai, n’est qu’une formule.
Museler l’adversaire est plus aisé,
Que de le combattre armé de ses idées.
Depuis des lustres, à gauche, on a théorisé qu’il ne fallait plus débattre,
Avec ceux-là mêmes qui ne sont pas de votre avis.
On reste entre-soi, on prononce l’interdit,
C’est qu’on est totalement autolâtre.
On ne craint pas la stupidité,
C’est la rançon de l’aigreur,
On fustige, au fond, la liberté,
Parce que d’abord, elle nous fait peur.
Vincent Roy,
Ecrivain, critique littéraire et journaliste. Longtemps collaborateur au Monde, il est critique littéraire à Artpress, à Causeur, au JDD et éditorialiste à Cnews et Europe1. Dernier ouvrage paru : Retour à Kensington, roman (Cherche-midi, 2024).
Rien ne va plus, qu’on se le dise !
Ils osent donc attaquer nos valeurs, le respect, nos bonnes mœurs.
La langue française n’est plus ce qu’elle était.
Lisez Edith puis Aya et vous comprendrez !
Qu’on se le dise, nous ne nous en laisserons pas compter.
La langue est si belle qu’elle éveille un optimisme désespéré.
Au combat lecteurs !
Les Fables sont donc de retour, poésie de la vie et morale des bonnes gens,
Tombées en désuétude parce qu’elles parlaient trop au peuple.
Et tout Roy qu’en est l’auteur et cravaté orange son éditeur,
Ils rappelleront chaque dimanche que la langue de Molière est aussi celle de La Fontaine.
Décidément, nous ne nous en laisserons pas compter !
Michel Taube