Edito
16H07 - vendredi 28 février 2025

A69 : des ayatollahs de l’écologie au sein de la justice française ? L’édito de Michel Taube

 

Coup de théâtre judiciaire, absurdité bureaucratique, mépris du développement territorial… La décision du tribunal administratif de Toulouse d’annuler l’autorisation de poursuivre la construction de l’autoroute A69 est un véritable scandale. Ce chantier déjà très abouti, vital pour la région, est aujourd’hui stoppé net par une interprétation maximaliste du droit de l’environnement, au mépris des réalités économiques et sociales.

Qui sont donc ces juges ? Des membres de la section pastèque (vert à l’extérieur rouge à l’intérieur) du Syndicat de la magistrature ?

Depuis des années, les élus locaux, les entreprises et les habitants du sud du Tarn réclament cette infrastructure pour désenclaver leur territoire. « L’A69 est essentielle pour connecter Castres et Mazamet à Toulouse et éviter que notre bassin de vie ne soit laissé à l’abandon », martèle Christophe Ramond, président du conseil départemental du Tarn. Le projet a été validé par toutes les instances démocratiques, son financement est assuré, et les travaux sont déjà réalisés à 65 %. Pourtant, en un coup de plume, le tribunal administratif menace d’effacer des années de planification et d’investissements publics et privés.

Les opposants, regroupés sous la bannière du collectif « La voie est libre », avancent des arguments environnementaux, dénonçant la destruction de terres agricoles et d’espèces protégées. Mais la notion de « raison impérative d’intérêt public majeur » (RIIPM), exigée pour justifier l’atteinte à la biodiversité, est un leurre dans ce cas précis. Faut-il rappeler que l’autoroute A69 a fait l’objet de toutes les études d’impact nécessaires, qu’elle a été approuvée par les autorités compétentes et que des mesures compensatoires environnementales ont été mises en place ? « On nous demande des garanties et des études, nous les fournissons, et on nous bloque quand même », déplore Yasser Abdoulhoussen, directeur de projet chez Atosca, la société concessionnaire.

L’État ne s’y est pas trompé et a immédiatement fait appel de cette décision, demandant un sursis à exécution. « Cette situation est ubuesque », a dénoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot, rappelant que le chantier était bien avancé et que sa suspension pourrait entraîner des pertes colossales. En effet, ce sont plusieurs centaines de millions d’euros, peut-être même un milliard, qui pourraient être jetés à la poubelle si Atosca est contraint de déconstruire les infrastructures déjà réalisées et de renaturaliser les zones impactées.

Mais au-delà du seul projet A69, cette décision marque un dangereux précédent. Si un tribunal peut ainsi balayer d’un revers de main un projet d’infrastructure d’envergure nationale, que reste-t-il de la volonté politique et du droit à l’aménagement du territoire ? Faut-il abandonner toute ambition pour nos infrastructures sous la pression d’activistes minoritaires mais bruyants ? Les entreprises et les collectivités ont besoin de sécurité juridique, pas d’un arbitraire judiciaire qui détruit leur capacité à planifier et investir.

Avec le tribunal administratif de Toulouse et ces associations écologistes forcenées, la France n’aurait jamais eu le pont de Millau, l’autoroute A6, nos centrales nucléaires ou hydrauliques, ni l’aéroport Charles de Gaulle ou celui d’Orly. Et si l’on remonte plus loin, la cathédrale Notre-Dame de Paris ou celle de Strasbourg n’auraient jamais pu sortir de terre, et ceci pour préserver la biodiversité micro-locale des marécages et autres terres pleines à déblayer.

Cette pseudo-écologie, cet écologisme, tue l’aménagement du territoire et tout autant la biodiversité qui unit la terre et les hommes…

Pire encore ! Stopper net et définitivement un tel chantier aurait des conséquences écologiques complètement absurdes qui iraient à l’encontre des supposées bonnes raisons qui ont motivé une telle décision.

L’autoroute A69 est un projet nécessaire et légitime. La cour d’appel doit trancher au plus vite et restaurer le bon sens. Faute de quoi, c’est l’aménagement de tout notre territoire qui sera paralysé par des décisions judiciaires idéologiques et irréalistes.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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