Les femmes seraient trop émotives pour diriger un pays, trop fragiles pour être pompiers, trop distraites pour exceller en mathématiques. Ah, ces vieux clichés qui collent à la peau comme un chewing-gum sur un trottoir en été ! Depuis des siècles, les préjugés sur les femmes se transmettent comme des héritages indésirables, des croyances absurdes érigées en vérités absolues. Et pourtant, elles n’ont jamais cessé de prouver le contraire.

« Les figures de l’ombre », un hommage aux“calculatrices”de la Nasa. © 20th Century Fox
Elles seraient trop sensibles ? Dites-le à Angela Merkel, qui a dirigé l’Allemagne d’une main de fer sans jamais céder aux tempêtes politiques. Trop distraites ? Parlez-en à Katherine Johnson, la mathématicienne de la NASA qui a calculé les trajectoires des premiers vols spatiaux. Trop fragiles ? Que dire alors de Serena Williams, dont la force mentale et physique a écrasé la concurrence sur les courts ? Et pendant que nous y sommes trop féminines -pour ne pas dire trop blonde-, comme l’a si souvent entendu mon Amie Francine, chaussée et casquée de ses bouts coqués pour se glisser sous la chaine à tablier de sa fabrique de couettes.
Le pire, c’est que ces préjugés ne sont pas seulement une question de perception : ils impactent la réalité. Ils influencent l’éducation, l’orientation professionnelle, la rémunération, les opportunités. Ils sont la petite voix perfide qui dit aux filles qu’elles ne sont « pas faites pour ça ». Mais à chaque femme qui brise un plafond de verre, à chaque réussite qui défie les attentes, c’est un pan de ce discours archaïque qui s’écroule.
Partout dans le monde, des associations se lèvent pour défendre la sororité et briser les préjugés qui pèsent sur les femmes dans le monde du travail ! Lean In, Women in Tech, Femmes et Sciences, Elles Bougent… Autant de collectifs qui forment, mentorent et propulsent les talents féminins vers le succès. Elles créent des réseaux puissants, offrent des opportunités et changent la donne en prouvant que la solidarité entre femmes est une force irrésistible. Ensemble, elles redéfinissent les règles du jeu et ouvrent la voie à une égalité réelle.
Le progrès est en marche, mais il n’est pas acquis. Il suffit de voir comment une femme qui réussit est encore suspecte : trop ambitieuse, trop autoritaire, trop indépendante. Comme si, au fond, la seule chose qu’on acceptait d’elle, c’était d’être « juste assez » : assez compétente mais pas trop, assez forte mais pas menaçante, assez belle mais pas provocante.
Alors, il est temps d’en finir avec ces contradictions absurdes. D’arrêter de dire aux filles qu’elles doivent choisir entre ambition et féminité, entre douceur et autorité, entre carrière et maternité. Être une femme, ce n’est pas un cadre dans lequel il faut rentrer. C’est une infinité de possibles qu’il est grand temps de célébrer.
Géorgia Sarre-Hector