Edito
17H27 - vendredi 7 mars 2025

Les femmes ne sont pas que des statistiques. L’édito de Michel Taube

 

L’égalité entre les femmes et les hommes, la Grande Cause des deux quinquennats d’Emmanuel Macron et du Gouvernement qui en fait une priorité de son action. Vous êtes sérieux ?

Ce matin, un communiqué de presse est tombé. Précisément à 12h11, veille de la journée internationale des droits des femmes. Son objet : Faire du budget de la Nation une arme pour faire avancer l’égalité femmes-hommes.

Au demeurant intéressant. L’État s’engage à intégrer pleinement l’égalité femmes-hommes dans ses choix budgétaires. Dès 2026, chaque dépense sera passée au crible pour éviter les biais de genre, avec une priorité donnée à l’éducation. Un dispositif de suivi permettra de mesurer les progrès et d’ajuster les politiques en conséquence. Un système d’indicateurs assurera la transparence et le suivi des avancées.

 

Bien que l’intention affichée de faire du budget un levier pour promouvoir l’égalité femmes-hommes soit sans doute un pas dans la bonne direction, il est essentiel de se demander si des ajustements budgétaires suffiront réellement à faire évoluer les mentalités et à éradiquer les inégalités profondément ancrées dans notre société. L’égalité entre les sexes n’est pas un problème qui se règle uniquement avec des statistiques, aussi bien conçues soient-elles. Si l’on se contente de mesurer l’impact de chaque dépense sous l’angle de l’égalité sans remettre en question les structures sous-jacentes, les mentalités et les rapports de pouvoir, on risque de maintenir un statu quo tout en s’illusionnant de progrès.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont profondément liées à des stéréotypes de genre, à des normes sociales et à des pratiques discriminatoires qui se manifestent non seulement dans la sphère publique, mais aussi dans la sphère privée et familiale. Or, ce n’est pas en modifiant simplement les répartitions budgétaires qu’on changera ces dynamiques culturelles et sociétales. Pour réellement progresser, il est nécessaire de mener une refonte en profondeur de nos valeurs collectives et de notre manière de penser les rôles de genre.

Par exemple, une analyse budgétaire qui se contenterait de mesurer l’impact des dépenses publiques sur l’égalité entre les sexes pourrait passer à côté de l’essentiel : l’inégalité réside aussi dans des facteurs immatériels et invisibles, tels que la perception sociale du travail des femmes, la répartition des tâches domestiques ou encore la sous-représentation des femmes dans les postes de décision. Ce sont ces mentalités, ces représentations qui, plus que des ajustements financiers, doivent être combattues. Le véritable changement ne se fera pas par des ajustements superficiels ou des mécanismes de comptabilité, mais par des bouleversements structurels dans la manière dont nous abordons l’égalité, le respect, et la reconnaissance des femmes dans toutes les sphères de la vie.

À titre d’exemple, rappelons qu’en 2023, l’écart salarial entre les femmes et les hommes était d’environ 14,2% en faveur des hommes. Toujours en 2023, le taux d’emploi des femmes était d’environ 79%, contre 86% pour les hommes. Les femmes étant souvent surreprésentées dans des secteurs moins rémunérés comme l’éducation, la santé et les services, tandis que les hommes dominent dans des secteurs mieux rémunérés comme la technologie, l’ingénierie et la finance. Les femmes occupent moins de 30% des postes de direction dans les entreprises du monde entier. En France, ce chiffre est légèrement supérieur, mais reste en deçà de la parité… nous pourrions égrainer les statistiques pour étayer cette annonce-foutaise du gouvernement.

Pour que cette « révolution silencieuse » ainsi définie par Elisabeth Borne soit réellement une réussite, elle devra aller bien au-delà des simples critères budgétaires. Il faudra des actions concrètes pour déconstruire les stéréotypes de genre, réformer les mentalités, offrir des formations systématiques sur l’égalité et la parité, et surtout, donner aux femmes les moyens d’accéder à des postes de pouvoir et de décision. L’égalité femmes-hommes doit être intégrée dans le tissu social de manière beaucoup plus profonde que ce que peuvent permettre des statistiques ou des ajustements de budget.

Si ce projet de réforme budgétaire peut, certes, être un début de solution, il ne doit pas occulter la nécessité d’un bouleversement culturel et sociétal plus vaste pour qu’enfin, l’égalité devienne une réalité vécue et pas seulement une intention sur le papier ressortie tel un marronnier chaque 8 mars.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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