Eric Lombard et son ministère de l’Économie ont annoncé le lancement d’un nouveau fonds dans lequel les Français pourront placer leur argent sur le long terme et permettre ainsi de financer le secteur de la Défense.
Le ministre a entièrement raison de créer un support d’investissement nouveau pour flécher l’épargne de la Nation vers le financement en fonds propres de nos entreprises de l’armement et de la Défense.
Mais il manque par contre sacrément d’ambition !
Il vise une collecte de 450M€ quand il pourrait mettre la barre bien plus haut. Pour cela, il faut concevoir un produit qui réponde à la fois aux besoins de nos entreprises et aux attentes des épargnants.
Qu’adorent les Français pour leur épargne ? C’est assez simple : une garantie sur le capital et des exonérations d’impôts.
Peut-on concilier le besoin de la Nation et ces attentes des investisseurs ? La réponse est OUI et voici comment !
L’État doit lancer un produit d’épargne, bloqué 8 ans, à capital garanti, exonéré de tout impôt et de toutes taxes. Pas d’impôt sur la plus-value, pas de CSG, de CRDS ou autre « contribution » et surtout pas de droits de succession.
L’État investirait 80% de cette somme en un emprunt d’État dédié spécifiquement, à 3% de taux d’intérêt, zéro coupon, c’est-à-dire que la rémunération payée par l’État ne sera perçue par le produit d’épargne qu’au terme des 8 ans. Cette rémunération permettra d’assurer 100% du capital : ce produit aura ainsi son capital entièrement garanti par l’État Français. Les 20% restant seront investis dans les fonds propres des sociétés du secteur Défense.
Si toute cette somme investie dans nos entreprises est perdue, l’investisseur aura néanmoins, de facto, son capital garanti. Si la BPI, le bras armé de l’État, fait bien son travail de sélection des dossiers d’investissement, le rendement devrait être proche des 8% par an. C’est ce qu’offre le marché du Private Equity comme le souligne d’ailleurs la BPI.
Sur 8 ans, un tel montage offrirait un rendement aux investisseurs de l’ordre de 4% voire plus, net de tout impôt, après les frais de gestion de la BPI ou d’un autre acteur.
Il y a fort à parier que si les réseaux de distribution classiques jouent le jeu de l’intérêt national et proposent un produit au capital garanti à 100%, offrant un taux cible de 4%, net de tout impôt, sans droit de succession, ce sont plutôt 10 à 20 milliards, voire beaucoup plus, qui pourraient être fléchés vers ce nouveau produit d’épargne ; soit 2 à 4 milliards vers les entreprises de la Défense, 5 à 10 fois plus que l’ambition du ministre…
Le succès serait tel qu’il faudrait étendre l’objet des entreprises susceptibles de recevoir ces fonds propres à « Défense et Souveraineté Nationale » par exemple.
Mieux encore, l’encours qui sera investi en emprunt d’État diminuera d’autant notre besoin en financement. L’Agence France Trésor n’aura pas besoin d’aller chercher ce montant sur les marchés financiers et se financera moins cher. Là encore, cela profitera à la souveraineté nationale. Soulignons que l’amélioration de notre financement compensera en grande partie le manque à gagner en recettes fiscales. Cet encours serait sinon resté moins productif, soit en dépôt soit en assurance vie dans l’épargne des Français, avec un impôt très faible. De plus, l’activité économique générée créera de l’emploi, et donc des recettes pour la Sécurité sociale, les retraites et l’État, du chiffre d’affaires, et donc de la TVA, et du résultat, et donc là encore des recettes fiscales. Les investisseurs étrangers seront également séduits par ce produit d’épargne et contribueront eux aussi à notre effort national. La barre des 50 milliards d’euros est ainsi envisageable, et ce sont alors 10 milliards qui pourront être très vite injectés dans nos entreprises.
De quoi redonner des ailes à notre économie et les moyens de son expansion !
La boîte à idées d’Opinion Internationale est à votre entière disposition, Monsieur le ministre, pour revoir vos ambitions nettement à la hausse et réarmer nos entreprises avec de nouvelles munitions en fonds propres…