La chronique de Patrick Pilcer
07H39 - lundi 24 mars 2025

Après 100 jours à Matignon, Bayrou n’a qu’un mot : dure, dure… La chronique de Patrick Pilcer

 

Depuis son entrée à Matignon, Bayrou n’a qu’un mot, qu’une obsession, durer. Mais la grande majorité des Français n’ont qu’une question : durer, pour quoi faire ?

Pourtant, Bayrou avait été malin en janvier en nommant à son gouvernement des poids lourds de la Droite Républicaine, respectés des Français, comme Bruno Retailleau, aux côtés de grandes figures de la majorité présidentielle des dix dernières années comme Elisabeth Borne, Sébastien Lecornu ou Gérard Darmanin, d’un ancien premier ministre, grand défenseur de la République, comme Manuel Valls, avec des amis de Macron que le président n’avait pas encore pu remercier de leurs bons et loyaux services.

Bayrou avait été astucieux en créant le fameux conclave sur les retraites pour donner un argument au PS de ne pas voter la censure, puis en vidant ce conclave de tout réel sens.

Cependant, il y avait de quoi réellement améliorer la Réforme des Retraites, en renforçant l’employabilité des plus de 55 ans et des moins de 25 ans, ainsi que la carrière des femmes, et surtout en focalisant cette Réforme non pas sur l’âge mais sur le nombre d’annuités, le véritable curseur. Car on ne peut demander à une personne qui a commencé à travailler à 20 ans de partir au même âge que celle qui a commencé à 28 ans. Le bon sens voulait qu’on parle nombre d’années travaillées et non âge. La ministre du Travail n’a pu que rager en voyant la structure du conclave s’effondrer comme un château de cartes.

Oublions dans le bilan de ces 100 jours les bâtons de maréchal offerts aux grognards de la Macronie, Ferrand au Conseil Constitutionnel, Beaune au Plan, la République mérite mieux que cela. Oublions aussi la cacophonie sur l’Algérie ou sur le voile dans le sport. Sur ces deux sujets importants pour les Français, comme sur tous les autres, Bayrou vise la pole position et le titre de Champion du Monde de Formule I. I pour Immobilisme.

 

Mais que reste-t-il alors de l’hiver de Bayrou à Matignon ?

On a beau chercher le bilan de 100 jours de « polyphonie », on ne trouve que le vide sidéral.

Cela nous fait bien sûr penser au fameux film Le pion, avec Henri Guybet, professeur de philosophie, qui demande à ses élèves, qu’est-ce que le risque ? Son élève préféré lui remet une copie avec pour seule phrase, « le risque c’est ça ! ».

Alors osons nous aussi : le bilan des 100 jours de Bayrou à Matignon, c’est cela :

 

Patrick Pilcer
Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers