Edito
09H18 - mercredi 14 août 2024

Mais où sont passés nos 11,2 millions de touristes ? Le billet estival de Michel Taube

 

Passé l’ivresse et la joie des Jeux olympiques, à l’heure des premiers bilans et du retour à la dure réalité, il est fort à craindre que le succès de Paris 2024 ne divise que davantage les « deux France » qui s’opposent de plus en plus.

Une France des centres-villes, citadine, numérisée, adepte de la société du spectacle, dont les Jeux olympiques ont été l’évènement du siècle, les propriétaires d’appartement Airbnb et les hôtels de catégories supérieures. Cette France des cadres et des bobos a toutes les raisons de croire en l’avenir.

Et puis il y a cette France des Français qui ont regardé les Jeux olympiques à la télévision et qui ont vu les restaurants en bas de chez eux, leur boulangerie favorite, les commerces déserts pendant cet été en berne sur le plan touristique.

Le cas de Paris est saisissant : à part les quartiers proches des sites olympiques, la capitale était et est encore déserte. Bien plus que les années passées. Des quartiers entiers ont été délaissés par les 11,2 millions de touristes qui ont déferlé sur la capitale, si l’on en croit les chiffres publiés par l’Office de tourisme de Paris. Déjà en début d’année, le même organisme avait annoncé que 15 millions de touristes viendraient à Paris pour assister aux Jeux olympiques. Nous en sommes loin !

Les touristes olympiens ont boudé les sites touristiques, les musées, les restaurants.

Airbnb et les hôtels de luxe en ont profité mais pas les acteurs qui forment le vivier de notre économie.

À nouveau ces « deux France » s’éloignent l’une de l’autre, risquant de renforcer le ressentiment qui travaille le peuple français et fait progresser d’élections en élections les votes de la colère.

Michel Taube

Directeur de la publication