Opinion
18H20 - lundi 30 septembre 2024

Après le meurtre de Philippine, la ville de Paris doit-elle assumer la sécurité des bois ? Tribune du groupe Union Capitale

 

L’assassinat tragique de Philippine dans le bois de Boulogne a frappé nos consciences d’une profonde indignation et d’une immense tristesse. Nous, élus de Paris, ne nous résignons pas à ce que ces événements puissent se répéter sans que toutes les mesures possibles de sécurisation des bois ne soient envisagées. Parce que Philippine aurait pu être n’importe quelle Parisienne, nous n’acceptons pas que les bois de la capitale deviennent des zones de non-droit dans lesquelles s’exerce une ultraviolence, particulièrement à l’encontre des femmes.

Sur les questions de sécurité, l’exécutif municipal parisien est dogmatique et ne pose pas le bon diagnostic. Il minimise tous les chiffres qui indiquent une hausse générale des crimes (+ 20% en 2023, soit quatre fois plus que dans le reste de la France) et des violences sexuelles à Paris (+48% entre juillet 2023 et juillet 2024, selon la préfecture de Police).

La majorité d’Anne Hidalgo, divisée et incohérente, empêche Paris d’avancer. Que ce soit sur le renforcement de la police municipale dans les bois, la vidéoprotection ou l’éclairage, elle n’a cessé de s’opposer à nos propositions. La ville doit prendre ses responsabilités afin que, dans les bois de Boulogne et de Vincennes, chaque Parisienne et Parisien puissent se sentir en sécurité, de jour comme de nuit. La maire de Paris a le devoir et les moyens d’agir en mettant en œuvre des méthodes éprouvées et des solutions nouvelles pour obtenir des résultats, en complément de l’action de l’État.

Les bois ne doivent plus être surveillés de manière épisodique ou marginale et la présence humaine doit être considérablement renforcée. La dernière mission d’information et d’évaluation de la ville de Paris sur les bois de Boulogne et de Vincennes a mis en lumière un manque cruel de moyens humains et matériels en faveur de la sécurité.

La mise en place de brigades spécifiques, dans chaque bois, composée de policiers nationaux et municipaux est une nécessité. Elles pourront non seulement prévenir les actes malveillants, mais aussi intervenir rapidement en cas d’incident. Cela passe aussi par la création d’antennes de police commune (police municipale et nationale) dans chacun des bois, ouvertes 24h/24 et 7j/7. Le maintien de la garde républicaine, dont la caserne dans le bois de Boulogne est menacée de fermeture, doit être également acté.

Enfin, la réhabilitation des relais de chasse, dont certains sont laissés à l’abandon, en « lieux sûrs », permettrait de multiplier les points de sécurité et de mise à l’abri des Parisiennes ou des Parisiens en détresse, notamment en fin de journée ou le soir. Au-delà de la présence humaine, la ville doit se donner les moyens de refaire de ses bois des espaces sécurisés et rassurants, tout en garantissant une meilleure réactivité des forces de police.

La quasi-absence de caméras dans les bois en a fait des angles morts des politiques de sécurité et de prévention à Paris. Si les caméras ne remplaceront jamais les gardiens de la paix, elles sont cependant un outil indispensable. Elles permettent de guider les patrouilles, de relever des infractions en flagrant délit et d’élucider des faits de délinquance. La brigade des sapeurs-pompiers de Paris les utilise également. Il ne s’agit pas d’une question idéologique, mais d’utiliser un outil qui fait ses preuves partout où il est déployé.

La vidéoprotection doit être accompagnée, à certains endroits stratégiques, de l’installation de bornes d’appel d’urgence et d’éclairages intelligents, des dispositifs déjà éprouvés ailleurs. Les premiers, reliés directement aux forces de l’ordre, permettent à toute personne en danger d’alerter rapidement les autorités. Les seconds, capables de s’adapter aux mouvements et à l’heure du jour, permettent de pallier le manque d’éclairage des bois qui les rendent peu sûrs dès la tombée de la nuit.

Ne pas agir pour la sécurité des bois revient à priver les Parisiens, en particulier les familles, de ces espaces de respiration essentiels à leur qualité de vie et affaiblit l’attractivité et le rayonnement de notre capitale. Désormais, agissons !

 

Les parlementaires et les maires du groupe Union Capitale au travail pour affiner leurs propositions et défendre les intérêts des Parisiens !

Le groupe Union Capitale, créé en juillet dernier regroupe plus de 20 élus de droite, centristes et écologistes, à la Mairie de Paris, sous la direction de Geoffroy Boulard, Agnès Evren et Pierre-Yves Bournazel.

Tribune collective du groupe Union Capitale parue dans Le Figaro

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