Outre-Mer Martinique
15H47 - mercredi 13 novembre 2024

Rodrigue Petitot doit répondre de ses actes devant la justice ! L’édito de Michel Taube

 

L’interpellation de Rodrigue Petitot à son domicile, au lendemain de l’envahissement de la résidence préfectorale et de son agression violente sur le préfet Bouvier, sonne-t-elle la fin de la récréation ?

Dès la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux, la capitale Fort-de-France a connu une nouvelle nuit d’émeutes : plusieurs véhicules et 6 magasins incendiés, arbres en feu, barrages routiers, agressions sur les policiers et les gendarmes. Selon nos informations, les gendarmes mobiles ont déploré trois blessés par arme à feu et des tirs de mortier d’artifices au moment où ils protégeaient le commissariat. Les commerces attaqués « représentent la vie du centre foyalais et leur dégradation affecte directement le développement de la ville capitale. Leur fermeture même temporaire pénalisera la vie des habitants », a souligné ce matin le préfet de la Martinique.

Le fameux « R », leader et instigateur de l’insurrection qui enflamme la Martinique depuis le 1er septembre, ne pouvait échapper plus longtemps à la justice au regard des multiples violations de la loi commises depuis deux mois et demi.

C’est tout le problème et l’enjeu des heures et des jours cruciaux à venir, notamment parce que le ministre des Outre-mer, Jean-Noël Buffet, est sur place jusqu’à jeudi soir.

Le parquet et la justice auront-ils enfin le courage de profiter de sa mise en garde à vue pour incriminer Rodrigue Petitot de tous les délits gravissimes qu’il a commis depuis le 1er septembre, ce qui pourrait lui valoir une incarcération de longue durée au regard des peines encourues ?

 

Nous disions hier : « Plus tardive sera l’interpellation du chef de cette insurrection politique, plus douloureuse sera l’issue de cette crise sociale, politique et économique en Martinique. »

Nous disons aujourd’hui : la remise en liberté rapide de Petitot ou, pire, si le ministre Buffet décidait de recevoir d’autres membres du RPPRAC avant son départ, alors nous assistons en direct à la démission de l’État, à la poursuite de son humiliation aux conséquences désastreuses pour la Martinique française, situation dont l’île aurait du mal à se relever.

 

Rappelons-le avec force : si le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC) mobilise sur les réseaux sociaux et dans quelques quartiers populaires de Martinique, ce n’est qu’un groupuscule populiste d’activistes bien organisés, suffisamment efficace pour manipuler la misère populaire et agréger les rancœurs.

Il ne faut pas se tromper sur Petitot : sur fond de trafic de drogue, de copinage avec le crime organisé, le trafic d’armes et l’Azerbaïdjan, il veut le chaos et l’indépendance, et il voue une haine féroce à la France et à toutes celles et ceux qui en constituent pour lui le symbole, feignant d’oublier que la Martinique comme l’ensemble des Outre-mer sont une part intime, pleine et entière, de la République.

 

Un casier judiciaire éloquent

Le traitement judiciaire du « R » doit être celui d’un délinquant au casier judiciaire éloquent, partisan d’une insurrection armée violente dont la seule issue sera pour lui l’autonomie totale, c’est-à-dire l’indépendance, ou la mort.

Selon nos informations, Rodrigue Petitot aurait déjà été poursuivi, souvent malheureusement sans suites judiciaires, pour… tenez-vous bien : ⁠défaut d’assurance, ⁠⁠tentative de meurtre, ⁠⁠outrages, violence avec arme, détention d’armes catégorie B, ⁠⁠recel, vol de véhicules légers, cambriolages, ⁠fausse déclaration et usage de faux pour obtenir un permis de conduire, conduite sans permis, séquestration, ⁠⁠trafic de stupéfiants. Cela, c’est pour la déjà longue histoire de Petitot.

Mais pour ce qui est des exactions commises depuis le 1er septembre, il faut rappeler que le mouvement contre la vie chère a coûté très cher aux Martiniquais : ⁠des vidéos menaçantes à l’égard de nombreuses personnalités, 142 entreprises pillées ou incendiées, ⁠⁠134 plaintes déposées auprès de la procureure, 1 200 salariés en chômage technique en Martinique (ce qui représenterait 275 000 salariés en équivalence avec l’hexagone.

Rodrigue Petitot est comptable de ce bilan ! La procureure de la République, Clarisse Talon, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature, mais républicaine convaincue, – nous en sommes convaincus -, saura-t-elle joindre les plaintes qui impliquent Petitot personnellement ?

 

Petitot et plusieurs de ses lieutenants et de ses sponsors sont des repris de justice qui ont trempé dans le pire des maux qui gangrènent les Antilles : le trafic de drogue et la circulation d’armes de guerres.

 

Il faut dépayser le traitement judiciaire et la personne de Petitot pour rétablir le calme

Depuis que le préfet a été menacé physiquement avant-hier soir à son domicile préfectoral, mettant littéralement en danger la personne du ministre des Outre-mer et des élus présents si la situation avait dégénéré, la situation martiniquaise exige que le duo Bruno Retailleau / Didier Migaud, respectivement ministres de l’Intérieur et de la justice, intervient avec fermeté : l’exfiltration judiciaire de Petitot hors de Martinique et le dépaysement des plaintes déposées et non instruites à ce jour par le Parquet, seraient un prolongement naturel du dénouement auquel nous sommes peut-être en train d’assister.

Rappelons qu’en Nouvelle-Calédonie, les instigateurs des violences qui ont semé la terreur en juin et juillet derniers, ont été poursuivis et exfiltrés vers la métropole pour répondre de leurs actes. Cette décision courageuse a contribué à rétablir le calme en Nouvelle-Calédonie.

Sous prétexte de lutte contre la vie chère, Rodrigue Petitot a mis le feu à la Martinique et plus particulièrement à la vie politique, économique et sociale du territoire antillais.

Son principal fait d’armes : il a semé la terreur dans la population martiniquaise jusqu’au plus haut sommet de l’État. Les Martiniquais doivent ensemble surmonter leur peur et trouver les réponses sociales, économiques et politiques pour assurer leur avenir… sans Petitot et les semeurs de haine et de peur.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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