Manuel Valls veut restaurer la confiance entre les Antillais et l’État français. Mais comme en Guadeloupe avec le Syndicat de l’eau, dont la gestion scandaleuse prive les Guadeloupéens d’eau potable, en Martinique, la CTM, la Collectivité Territoriale de Martinique, étouffe les Martiniquais. Son président lors de son passage à Paris ose s’en prendre aux entreprises pour trouver des boucs émissaires faciles.
Certes, un politique, c’est fidèle à ses amis. On ne peut pas le lui reprocher ! Manuel Valls, qui arrive sur le sol martiniquais, rencontrera, pour son premier rendez-vous, son ami Serge Letchimy, président de la CTM. Les deux hommes se souviennent qu’en janvier 2017, à la primaire du Parti Socialiste, les Martiniquais, emmenés par Monsieur Letchimy, avaient massivement voté pour Manuel Valls contre Benoît Hamon. On le sait, au niveau national, les socialistes français en avaient décidé autrement.
Mais cette fidélité politique ne doit pas empêcher de se dire les choses. Manuel Valls arrive dans une Collectivité Territoriale de Martinique qui est en sursis, aux abois. Serge Letchimy ose parler un jour de transformation économique de la Martinique et la veille d’un Congrès de la rupture. Qu’est-ce à dire sinon qu’il se rêve en prochain premier président de la République indépendante de Martinique ? Un jour l’homme veut quitter la vie politique, le lendemain il ne se résout pas à assouvir ses ambitions.
Manuel Valls osera-t-il donc dire à Serge Letchimy : « rendez donc des comptes aux Martiniquais, cher ami ! »
Car tous les Martiniquais le savent : Monsieur Letchimy n’y comprend pas grand-chose à l’économie et n’aime pas les entreprises. Pas étonnant lorsqu’on est socialiste et que la seule chose que l’on sache faire, est de créer des impôts et de mal gérer des deniers qui ne sont pas les vôtres.
Peut-on seulement proposer aux Martiniquais la transformation économique de la Martinique lorsque l’on est le président tout-puissant de la CTM ?
- Laquelle détourne ses engagements sur la vie chère en profitant mal de l’octroi de mer,
- Laquelle ne verse plus aux mairies les subventions dues depuis plus de neuf mois,
- Laquelle ne paie pas ses fournisseurs depuis neuf mois,
- Laquelle accepte que 25 % de ses effectifs soient constamment en arrêt de maladie,
- Laquelle accepte (ou feint d’ignorer) que 10 % de ses effectifs ne viennent jamais à leur poste de travail et occupent un deuxième emploi ailleurs,
- Laquelle laisse les transports du territoire dans de grandes difficultés (pensons à ces milliers d’enfants qui doivent partir à pied à 4h du matin pour rejoindre leur école),
- Laquelle a mis le Parm (Pôle Agroressources et de Recherche de Martinique) en grande difficulté, l’usine du Galion en cessation de paiements,
- Laquelle assèche tous ses satellites en fermant les cordons de sa bourse,
- Laquelle enfin prend l’eau avec des démissions de hauts fonctionnaires, de chef de service et d’anciens amis politiques.
La liste serait encore longue mais Serge Letchimy pourra certainement la dérouler lors de son imminente rencontre avec Manuel Valls…