Edito
17H52 - vendredi 21 mars 2025

« Nous condamnons sans réserve la visite de Manuel Valls en Martinique » : tribune de chefs d’entreprises martiniquais

 

Nous espérions que la visite en Martinique de Manuel Valls, ministre d’Etat, ancien Premier ministre, serait un grand moment de remobilisation collective des Martiniquais au service du développement économique et social de la Martinique.

C’est l’effet inverse qu’a produit cette visite en tous points scandaleuse.

A commencer par cette rencontre inacceptable du ministre Valls avec des fauteurs de troubles connus de tous. Qu’un ministre rencontre de pseudo-militants qui, loin de défendre la cause légitime de la vie chère dans un cadre républicain, ont contribué à l’une des vagues de violence les plus destructrices de notre territoire est une faute politique majeure.

Doit-on le rappeler ? A l’automne dernier, des dégâts matériels et humains d’une ampleur inédite, dépassant les 100 millions d’euros, ont frappé la Martinique. Des commerces, des infrastructures publiques et des biens privés ont été réduits en cendres, des familles entières ont vu leurs emplois et leur avenir anéantis, et la sécurité des citoyens a été mise en péril.

En acceptant cette rencontre, Manuel Valls a :

  • légitimé les ingérences étrangères par la présence des personnes en lien permanent avec Bakou,
  • légitimé le narcotrafic en rencontrant les dealers notoires et actifs,
  • légitimé les actes de violences, les incendies et les menaces,
  • désavoué deux Préfets, celui qui, alors même qu’il a été agressé à de nombreuses reprises, a géré au mieux cette crise de 2024, et son successeur qui va devoir gérer, lui, les retombées de cette rencontre fautive,
  • fragilisé les forces de l’ordre qui ont œuvré courageusement, y compris les très nombreux blessés à balle réelle.
  • désavoué les ministres François-Noël Buffet et Bruno Retailleau qui avaient clairement pris position contre ces semeurs de troubles.

Au final, Manuel Valls a délivré un message inquiétant à ceux qui respectent la loi, se lèvent tôt pour aller travailler ou étudier, croient en la démocratie et en la France : la violence paierait-elle désormais plus que le droit et le respect ?

 

Vous avez dit étouffement ?

Les méfaits de cette visite ne s’arrêtent pas à cette rencontre qui n’aurait jamais dû avoir lieu.

A de nombreuses reprises, – contre la vérité des faits ⁠et les conclusions des rapports des services de l’Etat -, le ministre des Outre-mer a stigmatisé l’étouffement supposé que des entreprises imposeraient à la Martinique. En annonçant un projet de loi sur la vie chère qui va multiplier les contrôles et les suspicions sur les entrepreneurs martiniquais, le ministre adresse un message totalement contre-productif aux entrepreneurs de toutes tailles. Quant aux investisseurs, le message qui leur est adressé est clair :  allez mettre votre argent ailleurs !

Tous ces discours sont décorrélés de la réalité, empreints de démagogie et de fausses solutions.

Le vrai étouffement vient d’une imposition croissante sur les ménages et les entreprises avec une population qui diminue pourtant et une activité qui ralentit.

Le vrai étouffement vient de la gestion calamiteuse de la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), qui avec ses retards de paiement, ruine les entreprises, les associations sportives, les organismes satellites en charge du développement économique, touristique et culturel de la Martinique. Les recettes d’octroi de mer, indexé sur les prix d’achat et de transport (inflation) ont subi une augmentation de plus de 100 millions d’euros depuis 2020, impactant directement le pouvoir d’achat des Martiniquais.

Il nous faut donc rappeler sans cesse des vérités basiques de l’économie, valables en Martinique comme partout dans des pays libres et développés : ce sont les entreprises qui créent l’emploi, paient l’impôt et font vivre l’Etat et les collectivités. Ce sont les entreprises qui offrent des stages aux jeunes pour payer leurs études et des contrats d’apprentissage aux étudiants pour parfaire leur formation universitaire !

Or comme l’a fait Manuel Valls pendant sa visite, une fois de plus les politiques ciblent et attaquent les entreprises alors que les politiques publiques et les lois qui les fondent devraient faciliter le développement des entreprises, tout en ménageant la concurrence et le développement des initiatives locales.

 

Un ministre allié à l’extrême-gauche

Nous tenons enfin à dénoncer l’alliance contre-nature qui s’est nouée en Martinique entre un ministre des Outre-mer et quatre députés martiniquais qui l’ont convaincu de rencontrer des partisans de l’insurrection violente.

Certains de nos députés, complices des ingérences étrangères en se rendant à Bakou, conservent des liens étroits avec les mouvements anti-républicains.

Ces élus du peuple promeuvent une économie dirigiste étouffante par trop de normes, de taxes et défendent des comportements répréhensibles, se vantant de rendre visite à des activistes aussi bien en garde à vue qu’en prison. Les mêmes appellent au départ des CRS quand le Préfet tente de maintenir l’ordre pour le bien commun et les centaines de milliers de Martiniquais qui ne demandent qu’à aller travailler et emmener leurs enfants à l’école.

Il nous semblait que le rôle d’un ministre d’État était de défendre l’ordre public et les institutions, non d’encourager, même implicitement, ceux qui tirent leur seule « légitimité » de la haine et de la violence.

La gravité de cette situation impose des choix clairs. Accorder une légitimité politique à ces activistes revient à tourner le dos aux victimes de leurs actes et à fragiliser la confiance des citoyens envers l’Etat et la République.

Nous regrettons qu’il n’y ait pas eu de visites des centres commerciaux, des magasins, des paysans dans les grandes filières agricoles, des petits commerces, des pharmacies incendiées, sans oublier les gendarmeries. Pas un mot pour ce millier de personnes dorénavant au chômage, pas une attention pour tous ces travailleurs en détresse et en dépression après avoir été meurtris par toutes ces violences.

Décidément, cette visite ministérielle fut une mauvaise valse et nous comptons bien à l’avenir imaginer un vrai modèle de développement pour la Martinique, plus libre, plus responsable, plus social.

 

Des chefs d’entreprises qui aiment la Martinique

 

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