Sous le soleil éclatant de la Côte d’Azur, Jean-Louis Rizza a tracé un parcours hors du commun, oscillant entre l’ombre et la lumière. Fils d’un membre redouté de l’OAS pendant la guerre d’Algérie, son destin semblait déjà écrit. Dès l’âge de 13 ans, il découvre la rigueur des maisons de correction. Avant sa majorité, il commet ses premiers vols et se lance dans les braquages, écumant le sud de la France aux côtés de compagnons d’armes, souvent des pieds-noirs formés chez les parachutistes.
Nice, sous l’ère de Jacques Médecin, est alors un terrain fertile pour les alliances troubles. Rizza y croise des policiers véreux et des juges corrompus. Il se retrouve impliqué dans l’affaire de la villa Pellerin, affrontant les influents « frères de la Côte ». Son parcours le mène au cœur des cellules dormantes de l’OAS, utilisées par certaines figures politiques pour des missions délicates. Il est ainsi sollicité pour des opérations sensibles, comme l’élimination présumée de Robert Boulin, ministre du Travail sous Giscard d’Estaing.
L’un des faits marquants de sa carrière criminelle est sa participation au célèbre casse de la Société Générale de Nice, aux côtés d’Albert Spaggiari. Cette opération audacieuse, consistant à creuser un tunnel jusqu’à la banque, est restée dans les annales du grand banditisme.
Au début des années 1980, Rizza s’envole vers les Caraïbes et la Colombie. Là-bas, il tisse des liens avec les barons de la cocaïne, s’immergeant dans le monde impitoyable du narcotrafic. Cependant, même à des milliers de kilomètres, les services de renseignement continuent de faire appel à ses talents pour des missions secrètes, qu’il décide aujourd’hui de révéler.
Pour retracer cette existence hors du commun, il fallait une plume aguerrie, un journaliste capable de naviguer dans les eaux troubles du crime organisé et des secrets d’État. Frédéric Ploquin est de ceux-là. Grand reporter, spécialiste du grand banditisme et des affaires de police, il a consacré sa carrière à lever le voile sur les zones grises du pouvoir et du crime. Avec des ouvrages comme Les Gangsters et la République ou La Peur a changé de camp, il a bâti une réputation de journaliste d’investigation courageux et intransigeant. Dans Braqueur, Mercenaire, Aventurier, il prête sa plume à Jean-Louis Rizza, pour une plongée au cœur des liaisons dangereuses entre l’extrême droite, les services secrets et la voyoucratie de la Côte d’Azur.
Ce livre est plus qu’un simple récit criminel : c’est un document explosif sur les coulisses d’un demi-siècle de magouilles, de violences et de jeux de pouvoir, où les frontières entre banditisme et politique sont plus floues qu’on ne le croit.
Braqueur, Mercenaire, Aventurier
Jean-Louis Rizza et Frédéric Ploquin chez Nouveau Monde éditions
Sortie le 26/3