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17H59 - vendredi 27 septembre 2019

Hommages d’adieu à Jacques Chirac, procédure de destitution de Trump, l’incendie de Rouen, étudiant mort en Indonésie, l’actualité du 27 septembre en 4 photos

 

La France prépare son hommage d’adieu à Jacques Chirac

Installation d’un portrait géant de Jacques Chirac dans le musée à son nom à Sarran, en Corrèze, le 26 septembre 2019 – AFP / Agnes GAUDIN

 

Deuil national, minute de silence dans les stades et les écoles, cérémonie populaire aux Invalides : la France se prépare à rendre un hommage intense à Jacques Chirac, après la mort jeudi à 86 ans, du cinquième président de la Ve République.

Afin d’honorer la mémoire de l’ancien chef de l’Etat, acteur majeur de la vie politique durant quatre décennies, une cérémonie populaire aura lieu dimanche à partir de 14h00 sous le dôme des Invalides. « Tous ceux qui l’ont aimé pourront venir » se recueillir auprès du cercueil, a indiqué à l’AFP son gendre Frédéric Salat-Baroux. L’ancien président sera ensuite inhumé, vraisemblablement le lendemain, dans un cadre strictement privé au cimetière du Montparnasse aux côtés de sa fille Laurence, décédée en avril 2016, conformément au souhait de son épouse Bernadette. « L’horaire n’est pas encore calé », a indiqué la famille.

Une journée de deuil national a été décrétée lundi, et un service solennel sera rendu à 12H00 en l’église Saint-Sulpice à Paris, en présence d’Emmanuel Macron. Parmi les nombreuses personnalités étrangères attendues, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre belge Charles Michel ont annoncé leur présence. Une minute de silence sera observée lundi à 15H00 dans les administrations et les écoles, et un hommage particulier sera également rendu à Jacques Chirac le week-end des 5 et 6 octobre en Corrèze, sa terre d’élection, à « la demande de la famille », selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

En ouvrant le conseil des ministres vendredi, le chef de l’Etat a une nouvelle fois « souligné l’énergie et l’humanité » de Jacques Chirac. L’ex-président « entre dans l’Histoire et manquera à chacun d’entre nous désormais », avait affirmé M. Macron jeudi soir lors d’une allocution télévisée.

Des registres de condoléances ont été installés à l’Elysée, dont les portes sont ouvertes au public depuis jeudi soir. L’Elysee avait comptabilisé 1.750 personnes au total vendredi midi, et la queue ne cessait de s’allonger dans la cour et à l’extérieur. Des registres ont également été ouverts dans des ambassades de France à l’étranger.

Au siège des Républicains, dans le XVe arrondissement, un « cahier du souvenir » recueillait aussi les hommages: « un chic homme, proche du peuple », « un peu comme un deuxième père », se souvient Patricia, une riveraine de 56 ans.

De son côté la Fédération de football a annoncé une minute de recueillement avant tous les matches en France, ce week-end. Zinedine Zidane, ex-meneur des Bleus lors de leur victoire au Mondial en 1998, a salué « le président de tous les sportifs ».

La mairie de Paris a diffusé dès jeudi plusieurs dizaines de photos de son premier maire, élu de 1977 à 1995, sur un écran géant installé sur le parvis. La Mairie a par ailleurs annulé le premier jour de conseil lundi, en raison de la journée de deuil national.

A l’Assemblée nationale, le débat sur l’immigration prévu lundi a également été reporté d’une semaine.

 


 

Les démocrates veulent aller vite dans la procédure de destitution de Trump

La chef des démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, au Congrès à Washington le 27 septembre 2019 – AFP / Mandel Ngan

 

Les démocrates affichaient vendredi leur volonté d’aller vite dans la procédure de destitution de Donald Trump, après une semaine qui pourrait marquer un basculement dans la présidence du milliardaire républicain.

« Il ne faut pas que ça traîne », a déclaré la chef des démocrates au Congrès Nancy Pelosi sur MSNBC. Refusant de préciser un calendrier, elle a jugé que « les documents fournis par la Maison Blanche avaient de fait accéléré » la cadence en vue d’une mise en accusation du président.

Après avoir tempéré pendant des mois les ardeurs de l’aile gauche du parti démocrate, Mme Pelosi a créé la surprise mardi en décidant de lancer cette procédure rare et explosive qui, si elle a peu de chances d’aboutir à la destitution de M. Trump pour cause de majorité républicaine au Sénat, augure de luttes acharnées jusqu’à la présidentielle de 2020.

Donald Trump « ne nous a pas laissé le choix », a-t-elle assuré vendredi pour expliquer son changement de position. « Ce que le président a fait est clair », a-t-elle poursuivi: il a « trahi son serment, mis en péril la sécurité nationale et l’intégrité des élections ».

Les démocrates lui reprochent d’avoir demandé à l’Ukraine de l’aider à rassembler des informations compromettantes sur son rival politique Joe Biden, parmi les favoris pour l’affronter dans les urnes, et dont le fils travaillait pour une entreprise ukrainienne au moment où il était vice-président de Barack Obama.

Cette requête a été formulée il y a deux mois lors d’un appel téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Informé de sa teneur, un membre de la communauté du renseignement avait formellement signalé ses inquiétudes à sa hiérarchie le 12 août. Mais l’existence de ce mystérieux lanceur d’alerte n’a été révélée qu’à la mi-septembre.

Des fuites dans les médias ont fait éclater au grand jour, il y a une semaine, ce qui s’était joué entre les deux dirigeants. Acculée, la Maison Blanche a accepté de publier mercredi une transcription de leur échange dans l’espoir de convaincre qu’il était « anodin ».

Cette conversation, jugée « accablant » par les démocrates, jette une lumière crue sur l’asymétrie des relations entre le dirigeant de la première puissance mondiale et celui de l’Ukraine, en guerre avec des séparatistes pro-russes et très dépendant de l’aide occidentale.

Donald Trump y aborde les « efforts » américains, se plaint d’en faire beaucoup pour l’Ukraine sans que « cela soit forcément réciproque », avant d’évoquer Joe Biden et les affaires en Ukraine de son fils Hunter. « Cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus », dit-il à M. Zelensky.

Il n’exerce toutefois aucune menace. Martelant qu’aucune « pression » n’a été exercée, Donald Trump a comparé l’affaire à une simple « blague » et dénoncé « l’hystérie » de l’opposition.

Signe de sa nervosité, il a toutefois déclaré « être en guerre », lors d’une conversation privée rendue publique par un témoin. Et sur Twitter, le tempétueux président a appelé les républicains à « se battre ». « L’avenir de notre pays est en jeu », a-t-il écrit.

 


 

A Rouen, l’incendie de l’usine chimique éteint, les inquiétudes demeurent

L’usine Lubrizol à Rouen le 27 septembre 2019, au lendemain de l’incendie qui l’a frappé – AFP / LOU BENOIST

 

Au lendemain du spectaculaire incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, qui n’a pas fait de victime, les inquiétudes demeurent sur les conséquences sanitaires et écologiques de cet accident industriel, et la dangerosité du site. « Je comprends cette inquiétude car c’était extrêmement impressionnant. La préfecture était dans l’axe du panache » qui a mesuré jusqu’à 22 km de long, a déclaré vendredi matin le préfet de Normandie Pierre-André Durand sur France Bleu Normandie Seine-maritime/Eure, répétant que cette fumée ne présentait « pas de toxicité aiguë ».

Déclenché jeudi vers 2h40, « maîtrisé » vers 11h, le feu était éteint vendredi matin, mais les pompiers restaient sur place pour surveiller les points chauds, ce qui « va prendre plusieurs jours », a précisé le haut fonctionnaire. Cette catastrophe industrielle n’a fait aucune victime, selon les autorités.

Alors qu’une odeur d’hydrocarbure « déplaisante », selon le préfet, persistait vendredi matin à Rouen et qu’une fumée blanche émanait encore de l’usine, nombre d’habitants ou de personnes qui étaient à Rouen jeudi se plaignaient d’irritation à la gorge. Mais « au-delà du côté irritant pour les yeux ou les muqueuses respiratoires », liées aux « odeurs d’hydrocarbures », « il n’y a pas de toxicité aiguë. On n’est pas confronté à un nuage de chlore », a confirmé le médecin généraliste Stéphane Pertuet interrogé par la radio.

Les établissement scolaires restent fermés dans 12 communes de l’agglomération de 500.000 habitants jusqu’à lundi matin. Et il est recommandé aux personnes fragiles de rester à l’abri jusqu’à vendredi soir dans ces villes et demandé aux agriculteurs de veiller à ce que leurs animaux « ne consomment pas d’aliments souillés ».

Les « quelques » habitants d’un périmètre de 500 mètres autour de l’usine évacués jeudi matin ont pu regagner leur domicile jeudi soir, selon la préfecture. Après le déploiement de barrages, la pollution de la Seine a été évitée, selon les autorités.

 


 

Indonésie : un deuxième étudiant meurt au cours d’une vague de manifestations

Manifestations devant le parlement local à Surabaya en Indonésie, le 26 septembre 2019 – AFP / Juni Kriswanto

 

Un deuxième étudiant est mort au cours d’une vague de manifestations contre des lois controversées qui agitent l’Indonésie depuis le début de la semaine, ont indiqué plusieurs sources vendredi. Les étudiants manifestent contre une réforme qui risque d’affaiblir l’agence de lutte contre la corruption, et une révision du code pénal vue comme liberticide prévoyant notamment des peines de prison pour les relations sexuelles hors mariage ou entre personnes du même sexe.

Un étudiant ingénieur de 19 ans est mort à l’hôpital après des coups à la tête reçus au cours d’émeutes jeudi à Kendari sur l’île des Célèbes, a indiqué le directeur de l’hôpital de la ville, Sjarif Subijakto, à l’AFP. Les proches du jeune homme ont confirmé son décès dont les circonstances n’ont pas été éclaircies. « Son père a reconnu sa mort, il veut juste savoir ce qui s’est passé », a indiqué Rahmat, un membre de la famille qui n’a donné que son prénom. « Mais sa mère est toujours sous le choc ».

Il s’agit de la deuxième victime parmi les étudiants après les violentes manifestations qui se sont multipliées à travers le pays depuis lundi causant plusieurs centaines de blessés dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Jeudi un étudiant âgé de 22 ans, selon les dernières informations de la police, est mort dans la même ville de Kendari après avoir été blessé à la poitrine au cours d’une manifestation qui a conduit à l’incendie du parlement local. « L’autopsie a révélé que la blessure avait été causée par une balle réelle », a annoncé vendredi à des journalistes Iriyanto, le chef de la police du sud-est des Célèbes, qui ne porte qu’un nom.

Le président indonésien Joko Widodo a fait part de ses condoléances aux parents des deux étudiants et ordonné une enquête sur les circonstances de leur mort. Mis en difficulté alors qu’il s’apprête à être investi pour un second mandat en octobre, le président a souligné qu’il avait demandé à la police d’agir avec retenue. « Depuis le début, j’ai demandé au chef de la police et aux policiers de ne pas faire d’excès ».

Cette vague de manifestations est l’une des plus importantes en Indonésie depuis le soulèvement ayant abouti à la chute du dictateur Suharto en 1998. Les députés indonésiens devaient voter cette semaine la réforme du code pénal mais, devant les critiques, le président a demandé la semaine dernière qu’elle soit repoussée à la session parlementaire d’octobre. En ce qui concerne la réforme de l’agence de lutte contre la corruption, il a semblé reculer jeudi, indiquant qu’il réfléchissait à un décret pour la modifier.

« Ces manifestations très soudaines et importantes dans tout le pays (…) montrent clairement que toute initiative (de M. Widodo) portant atteinte aux libertés démocratiques se heurtera à la résistance de la rue de la part des mêmes segments de la société que ceux qui ont lancé les réformes en 1998 », a observé l’analyste Kevin O’Rourke.

Le président « n’a jamais fait face à une situation aussi complexe », a observé Arya Fernandes, chercheur au Centre d’études stratégiques et internationales de Jakarta. Pour lui, « c’est un test pour sa capacité à diriger ».

 

Responsable du développement numérique

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