Edito
10H08 - mardi 1 septembre 2020

La victime Obono. Un premier rôle pour une députée racialiste. L’édito de Michel Taube

 

Obono en victime. Tel a toujours été son meilleur rôle en politique. Valeurs actuelles a commis la faute de lui avoir proposé un premier rôle en la matière.

Voilà donc que le journal Valeurs actuelles suscite la polémique et la condamnation (presque) unanime pour avoir représenté la députée racialiste LFI en esclave, en illustration d’une fiction mettant le doigt sur une vérité historique que tous les indigénistes refusent d’entendre : des Noirs ont esclavagisé d’autres Noirs.

La rédaction du journal reconnaît une maladresse, mais réfute toute intention raciste.

Sous la houlette de La France Insoumise et d’une presse de gauche qui se drape une nouvelle fois dans la morale, même le président de la République s’est senti obligé de faire sa génuflexion devant Obono qui n’a pas manqué de dénoncer le « blanc » Castex lors de sa nomination comme premier ministre. Tous un genou à terre, même en France, comme après la bavure d’un policier américain qui coûta la vie à George Floyd. Tous les hommes blancs doivent s’autoflageller et se déclarer coupables d’avoir esclavagisé les Noirs. Et bien sûr, en France, nous devons aussi scander « Black lives matter », comme s’il existait un seul Français, hors mouvance néo nazie gravitant dans la sphère de l’extrême droite, qui pense sérieusement que la vie d’un Noir ne compte pas !

C’est la justice qui dira si la publication de Valeurs Actuelles est raciste, à la demande du parquet de Paris, sans même attendre la décision d’Obono de déposer ou non plainte. Rappelons qu’en janvier dernier, le parquet, parfois très zélé, avait ouvert une information contre la jeune adolescente Mila pour avoir blasphémé, le ministère de la justice confondant le Code pénal avec la Charia.

En attendant le verdict judiciaire, on peut s’étonner de l’unanimité bien-pensante de la classe politique et médiatique. Car celle qui est ou se prétend victime a une conception très élastique du racisme : que cette polémique permette donc de rappeler qui est réellement cette Danièle Obono, outre le fait qu’elle soit députée du 19ème arrondissement de Paris, un territoire de plus en plus perdu de la République. A ce titre, elle partage avec Anne Hidalgo et la préfecture de Police la responsabilité de l’ensauvagement de cet arrondissement qui n’est plus tout à fait parisien (voir notre article La Seine Saint-Denis commence à Stalingrad), où elle développe son fonds de commerce électoral dans la perspective des prochaines législatives.

Sur sa fiche Wikipedia, on peut lire « Obono se revendique altermondialiste, afroféministe, anti-impérialiste, antiraciste, antilibéraliste, anti-islamophobe et à la fois internationaliste et panafricaniste… ». Antiraciste ? Vraiment ? Elle s’était illustrée récemment par un tweet hostile à Jean Castex, « homme blanc » qui allait faire son discours de politique générale à l’Assemblée nationale :

si un député « blanc » (la couleur de peau est une obsession chez les indigénistes) s’était exprimé dans ces termes à l’attention d’un ministre « noir » ou « basané » ou « jaune », que n’aurait dit Dame Obono et toute sa cohorte de la France Insoumise et des écolos rouges ?

Et s’il n’y avait que cela : Danièle Obono considère que l’expression « racisme anti-blanc » n’a aucun sens puisque les blancs européens sont à ses yeux les seuls racistes, oubliant notamment le statut du Dhimmi en terre d’islam. Elle considère aussi qu’il n’y a d’esclavagistes que les blancs, mensonge que met en exergue la fiction de Valeurs actuelles, au-delà du dessin de fort mauvais goût qui la représente. Il faudrait aussi lui rappeler, et rappeler à Assa Traoré et à tous ces indigénistes que de nos jours, en Libye, des Arabes vendent encore des Noirs sur des marchés aux esclaves.

Danièle Obono semble aussi avoir un problème particulier avec les Juifs. Même Jean-Luc Mélenchon, pourtant antisioniste confirmé, s’était démarqué des Indigènes de la République et avait jugé les propos de sa dirigeante Houria Bouteldja, que Danièle Obono considère comme sa « camarade », comme de « l’antisémitisme avéré ». Houria Bouteldja avait déclaré « Je suis Mohamed Merah. Mohamed Merah, c’est moi. » Rappelons que ledit Merah s’était illustré par plusieurs assassinats islamistes, dont les meurtres de plusieurs enfants en bas âge, abattus à bout portant pour la seule raison qu’ils étaient juifs. L’ouverture du procès des seconds couteaux des attentats de Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher et les policiers abattus ne manquera pas de rappeler cette triste réalité.

Valeurs Actuelles est un média conservateur, donc forcément raciste pour la gauche, et hostile à l’islam politique, ce qui devrait être le cas de tous les Musulmans laïcs, progressistes et républicains (mais en silence pour éviter les représailles). Danièle Obono considère que cette publication est « une souillure qui ne s’effacera pas », et « l’aboutissement d’un acharnement médiatique » dont elle serait la victime. Ses propres éructations border line et ses amitiés antisémites et donc racistes, ne sont-elles pas des « souillures » sur le parti de Jean-Luc Mélenchon et sur la représentation nationale ?

Le dessin publié par Valeurs Actuelles suscite incontestablement un trouble, même un malaise. Est-il raciste ? Si son intention était de peindre en esclaves les noirs, il l’est. S’il était de rappeler le sort tragique des aïeux d’Obono et de s’en vanter, il l’est. Si son intention était de retracer un point douloureux d’histoire, même de façon maladroite voire violente, il n’est pas raciste.

Puisse cette polémique avoir eu pour mérite d’éclairer les indigénistes de bonne foi sur la réalité de l’esclavage et de leur montrer la violence qu’une lecture racialiste du monde renvoie à ses victimes. Il nous donne en tout cas l’occasion de rappeler qui est Danièle Obono.

 

Michel Taube

 

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