Edito
09H00 - vendredi 4 septembre 2020

Radicalisation : un sportif de haut niveau fiché S peut-il porter les couleurs de la France ? L’édito de Michel Taube

 

 

L’excellent livre « La radicalisation des services publics. Sport, hôpitaux, transports… Ce qu’on ne vous dit pas » d’Éric Diard, député LR des Bouches-du-Rhône, co-auteur d’un rapport sur la radicalisation, et Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien, paru chez JC Lattès, devrait être lu par toutes celles et ceux qui doutent du mal islamiste radical qui ronge la société française de l’intérieur et qui nous accusent de trop nous focaliser sur cette guerre d »un genre nouveau.

Le titre est accrocheur, d’aucuns diraient racoleur, mais surtout inquiétant. Inquiétant comme l’est le contenu de l’ouvrage, qui ne fait que confirmer ce que seuls ignorent ceux qui ne veulent pas voir la réalité. Il est vrai que pour certains, il n’y a d’islamisme que là où il y a terrorisme, tout comme il n’y a violence que s’il y a crime. Le quotidien Libération, feuille de chou et de choix d’une certaine gauche caviar et moralisatrice, a encore récemment fait sa une sur « la surenchère sécuritaire », mettant sur un même plan l’extrême droite, la droite républicaine et le gouvernement, niant une nouvelle fois l’évidence. Il faut dire qu’avec Éric Dupond-Moretti au ministère de la Justice, ce courant peut se sentir représenté au sein du gouvernement ! Le fameux « en même temps » macronien.

S’agissant de l’islam, c’est encore pire : non pas l’islam des Lumières que pratiquent des millions de musulmans, mais l’islam radical face auquel l’aveuglement devient soumission, voire complicité passive au nom du « pas d’amalgame ». L’effet est désastreux :  abandon des musulmans républicains et renforcement de l’amalgame dans l’esprit des Français, puisque seuls les extrémistes se font entendre. Au lieu de condamner avec la plus grande véhémence l’islam politique, cette gauche, qui soutint tant de dictatures (pourvu qu’elles soient « de gauche »), continue de prôner le multiculturalisme et de rejeter l’assimilation, avec l’appui du Conseil constitutionnel qui retoque les lois prohibant la diffusion de la haine et la propagande djihadiste. Si les « Sages » ne font que dire le juste droit, c’est la Constitution qu’il faut réformer pour qu’elle ne nous interdise pas de défendre les valeurs républicaines, dont elle est le socle juridique.

la RATP est-elle devenue un territoire perdu de la République ?) L’ouvrage d’Éric Diard et Henri Vernet dénonce l’infiltration de l’islam radial dans les transports, l’école, l’hôpital, la police… Rien de nouveau en réalité, mais comme les choses ne font qu’empirer, malgré les discours volontaristes (« paroles, paroles, paroles… ») au sommet de l’État, il est utile, indispensable et urgent de sonner le tocsin, en dépit de la grande proportion de sourds qui ne voudront pas l’entendre.

Aujourd’hui en France, le discours des fréristes ressemble à s’y méprendre à celui de leurs homologues d’Égypte ou d’Iran dans les années 1970 : « Nous Musulmans, sommes les damnés de la terre, rejetés par les « Français » islamophobes qui nous interdisent de pratiquer notre religion ». Les racialistes et indigénismes tiennent un discours du même acabit.

Focalisons-nous sur une dimension du livre d’Éric Diard et Henri Vernet : l’accent y est mis sur le monde du sport, où les jeunes sportifs de confession musulmane et d’autres à convertir subiraient un lavage de cerveau de quelques grands sportifs. Selon les auteurs, l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste aurait repéré une vingtaine de sportifs de haut niveau fichés S.

Ces sportifs de haut niveau sont de véritables influenceurs auprès des jeunes.

Nous sommes en droit de nous poser la question : vu la fonction d’exemplarité et la notoriété de ces influenceurs, qui sont ces vingt sportifs du haut niveau ? Sont-ils des internationaux ? Des stars ? Des footballeurs suivis par des centaines de milliers voire des millions de jeunes ?

On ne peut tolérer que des individus ayant une si grande influence sur la jeunesse puissent être des prêcheurs de haine et des ennemis de la République. Ils devraient être exclus de leur fédération et donc de leur club, a fortiori de l’équipe nationale. Espérons que la ministre des Sports Roxana Maracineanu ne devienne leur avocate, elle qui a déjà défendu le hijab de running au nom d’une « logique d’inclusion ».

Ce fait majeur qui illustre cette islamisation radicale à l’œuvre dans de nombreuses constellations de la société française, pose une autre question d’ordre et de politiques publiques : il est temps de s’interroger sur la confidentialité du fichier S. Les maires, tout comme les présidents de fédérations sportives et même les employeurs devraient être informés lorsqu’une personne est fichée pour radicalisation. C’est la seule manière de mettre sous surveillance des milliers de personnes que des services publics ne peuvent seuls surveiller.

Écarter ou surveiller de très près un fiché S n’est pas de la discrimination, mais de la prévention à tous égards. Il y va de la protection des valeurs de la République, de la laïcité, de l’antiracisme, de la sécurité publique.

En attendant, imaginez un sportif de haut niveau, dont l’activité prosélyte religieuse radicale (véhiculant des idées comme la séparation et l’inégalité entre femmes et hommes ou sa haine de l’Occident) serait avérée dans les enceintes sportives au contact des jeunes. Imaginez que ce même sportif gagne en 2021 au Japon ou, pire, à Paris en 2024, une médaille d’or aux Jeux Olympiques ? Ce champion serait-il digne de porter les couleurs de la France, d’une République laïque et fière de l’être ?

 

Michel Taube

 

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