Victor Hugo désignait la mélancolie comme le bonheur d’être triste. Face à une liberté soudainement usurpée, à mesure que les arrestations et les absences de perspective ont déferlé sur le convoi, le mouvement parle déjà au passé de son propre écho. Nostalgiques, les participants se remémorent sur Twitter les interpellations aux allures arbitraires, les gaz lacrymogènes, synonymes sans nul doute de « répression policière », alors qu’un pacifisme ambiant habillait le cortège de son départ à Paris, jusqu’à l’entrée de Bruxelles. Parmi les 54 arrestations : Jérôme Rodrigues, leader des Gilets jaunes.
Pour décrire des phénomènes sociaux, Victor Hugo, encore lui, usait très justement de l’expression « souvent, la foule trahit le peuple ». Sauf que dans le cas de ce convoi « de la liberté », ce sont peut-être les craintes du peuple qui ont provoqué le désespoir de la foule de véhicules protestataires. L’héritage des Gilets jaunes : tout le monde s’en souvient. Et en s’inspirant des mêmes revendications, le convoi a suscité la méfiance conjuguée du « peuple » et de son bouclier : les forces de l’ordre.
Côté manifestants, tous s’accordent sur la nécessité de poursuivre le combat, mais avec quelles armes ?
NK