Le pape François a adressé un message-vidéo aux participants réunis en congrès mondial à Oslo pour l’abolition de la peine capitale, leur demandant de réfléchir aux conditions d’incarcération à perpétuité.
Ni peine de mort, ni peine à perpétuité. C’est en somme le message qu’adresse le pape François dans un message-vidéo au congrès mondial contre la peine de mort. Cette sixième édition d’une assemblée initiée par l’ONG Ensemble contre la peine de mort lancée par Michel Taube bénéficie traditionnellement d’un soutien du Saint-Siège.
Avec le pape François, ce soutien se fait encore plus manifeste. Il se rattache au jubilé de la miséricorde en cours, occasion de remises des dettes et des peines. Depuis le début de l’Année sainte, Jorge Bergoglio a demandé en plusieurs occasions l’abolition mondiale de la peine de mort. Il le fit même auparavant de manière inattendue devant le Congrès américain, en septembre 2015.
« Tu ne tueras point a valeur absolue »
Dans son message au congrès d’Oslo (Norvège), prononcé dans son espagnol natal, le pape se félicite d’une opposition croissante dans l’opinion publique, selon lui, contre la peine capitale. Bien qu’il s’adresse à une assemblée internationale non confessionnelle, il se réfère abondamment à Dieu – mais sans nommer le Christ – pour justifier le refus de cette peine. « Le commandement “Tu ne tueras point” a valeur absolue et s’applique aussi bien à l’innocent qu’au coupable », affirme-t-il, s’appuyant sur le Décalogue.
Au-delà de l’abolition totale de la peine capitale, le pape François s’interroge, comme en d’autres occasions, sur l’alternative qui ne saurait être la perpétuité. À ses yeux, « le principe de base de toute peine doit être la réhabilitation de l’offenseur », estime celui qui, depuis le début de son pontificat, a visité maintes prisons pour attirer l’attention sur les conditions de détention. Une préoccupation à laquelle il sensibilise aussi les participants au congrès d’Oslo dans son message.
Cette assemblée, qui se tient tous les trois ans depuis 2001, s’est ouverte mardi 21 juin pour trois jours. Les organisateurs attendaient 1 300 participants de plus de 80 pays. L’abolition de la peine de mort est une condition d’adhésion à l’Union européenne.