Son nom circule avec insistance pour prendre la Direction de la Danse à l’Opéra de Paris. Nathalie Jacquel de Boucaud ne serait-elle plus pour longtemps à la direction des risques d’une banque publique de développement ?
Madame la banquière est danseuse avant tout : elle dansa seize ans sous les lambris dorés du Palais Garnier. Et puis un accident : Corps de ballet, elle ne sera pas Etoile ! Changer de pied ? Pas facile même si on a connu la barre et la douleur des pointes. Une école de défis et d’obstination : elle deviendra donc Banquière !
Mais Nathalie Jacquel de Boucaud pourrait revenir très vite à ses premières amours…
Elégance souriante, discipline, jupe noire. Droite. Silhouette presque austère sans cette touche de vieux-rose : veste croisée à grand col, signée Aurélia Belliti, Nathalie Jacquel de Boucaud n’a jamais oublié ce qu’elle doit à la danse et à « sa maison ».
Une banquière à la tête de la Danse ? Les établissements culturels sont aujourd’hui des organismes où la gestion est aussi importante que le projet artistique. Sa double vie permettra à Nathalie Jacquel de Boucaud de lier les deux. Car, contrairement à des préjugés solidement ancrés, gestion et création ne s’opposent pas : la gestion est au service de la création. Rigueur, adaptabilité, souplesse sont les qualités que Nathalie a pratiquées et dans la danse et dans la banque.
L’avenir de la danse classique française et le rayonnement international des grands ballets de l’Ecole Française de l’Opéra passent aujourd’hui par la gestion. Celle aussi des ressources humaines à laquelle l’ancienne danseuse saura se consacrer : « suivi de carrière », médecine sportive et mutuelle santé sont aussi importantes que la programmation et le mécénat.
A l’Opéra, on est à la fois artiste et athlète de haut niveau, compétiteur et profondément humain.
Nathalie rêve encore d’opéra et pourrait y retourner très vite par la grande porte !
Michel Taube